P-au-P, 15 janv. 2013 [AlterPresse] --- L’unité de recherche et d’action médico-légale (Uramel) invite la population haïtienne à célébrer la vie en arrêtant de pleurer ses morts sans les oublier pour autant, lors d’une journée portes ouvertes, organisée le samedi 12 janvier 2013 à l’occasion du troisième anniversaire du séisme dévastateur d’Haïti.
Le séisme du 12 janvier 2010 a occasionné 300 mille morts, autant de blessés et plus de 1,5 million de sans-abris.
« Nous faisons bien plus que rendre hommage aux disparus, nous voulons surtout célébrer la vie. Le message d’aujourd’hui se veut être un hymne à la vie. Mais, cette vie, ne l’attendons pas uniquement de nos dirigeants. Soyons des acteurs du futur », encourage la coordonnatrice d’Uramel, Dre. Jeanne Marjorie Joseph, lors de la cérémonie en hommage aux victimes du séisme.
A cette journée, la psychologue Linda Métayer a présenté l’imagerie guidée, qui est l’un des outils utilisés maintenant en clinique pour provoquer des changements physiologiques, offrir une perspective psychologique et améliorer la conscience émotionnelle chez l’individu.
Cette commémoration contribuera à élever la femme haïtienne et l’homme haïtien à une prise de conscience de toutes leurs dimensions en rapport à leur spiritualité, leur liberté et leur responsabilité, espère la coordonnatrice d’Uramel.
Dre. Joseph appelle les Haïtiennes et Haïtiens à s’armer intellectuellement, techniquement et psychologiquement, contre tout éventuel désastre, en vue d’y faire face.
« Au-delà de la santé physique, la femme / l’homme est bio-psychosocial. Le psychosocial est tout aussi important que le biologique », affirme t-elle.
« Face à la souffrance, c’est plutôt l’attitude qu’adopte la personne devant une situation inévitable, ne pouvant pas être changée, qui la rend capable de prendre en main sa propre souffrance », pense t-elle, citant le psychiatre autrichien Viktor Frankl (mars 1905- septembre 1997).
Elle souhaite que, dans ce pays, on considère l’humain avec notamment ses droits civils et politiques, droits sociaux et culturels, droits environnementaux.
« Le séisme nous a appris l’importance d’avoir un regard sur notre environnement », déclare-t-elle.
Suite au séisme du 12 janvier 20120, l’Uramel a développé un axe spécifique pour la gestion du psycho-traumatisme, à travers la mise en place d’un centre de psycho-trauma d’Haïti, créé le 15 février 2010.
A date, Uramel a pu prendre en charge 10,519 personnes à travers 811 groupes, pour 80 institutions publiques et non publiques, indique la coordonnatrice d’Uramel.
3,869 personnes ont été prises en charge individuellement à travers 17,419 séances de thérapie. [emb kft rc apr 15/01/2013 1:20]