Correspondance Pénia Bonicet
Anse-à-Pitres, 14 janv. 2013 [AlterPresse] — Le courant marin au large des côtes de la commune d’Anse-à-Pitres fait la vie dure aux pêcheurs, alors que le commerce s’enlise dans l’attente d’une mer plus clémente, constate AlterPresse.
Depuis début janvier, la mer fait son impertinente. Les pêcheurs ont du mal à lancer leurs filets et attraper du poisson.
« Le courant marin et le vent qui souffle dans les quatre coins de la mer empêchent les matelots de trouver les nasses qu’ils ont déposées. J’ai déposé 30 nasses dans la mer, j’ai perdu près d’une vingtaine », raconte le pêcheur Pierre Cariste Laurent.
« Maintenant, j’attends que le vent se calme un peu pour aller voir combien il m’en reste encore ».
A Anse-à-Pitres, des détaillantes et détaillants de poissons sont désemparés.
« J’achète les poissons en gros et je les revends en détail, pour répondre aux besoins de ma famille. Cela fait plusieurs jours que je fais le va-et-vient entre le marché et la côte. Toutes les embarcations sont alignées au bord de la mer, ne pouvant y entrer », se plaint Acelia Pierre.
Les détaillantes et détaillants de poissons d’Anse-à-Pitres ont exprimé leurs inquiétudes face à cette situation qui appauvrit davantage des familles déjà victimes d’énormes pertes liées au passage des deux tempêtes tropicales qui ont frappé Haïti, Isaac et Sandy, en août et octobre 2012.
« Auparavant, je vendais des vêtements usagés pour répondre aux besoins de mes 3 enfants. Le prélèvement des taxes de la douane est tellement sévère que j’ai dû laisser cette activité. J’entre dans la vente de poissons, pensant que ce serait mieux, mais les poissons sont rares », se désole une autre vendeuse de poissons.
« La tempête Sandy a emporté une vingtaine de mes caprins, des poules, des bananiers, une cinquantaine de nasses », explique Pierre-Cariste Laurent.
« J’ai laissé un peu la terre, j’ai investi environ 50 mille gourdes dans la mer. Le courant marin a tout gâché », ajoute le pêcheur.
Les pêcheurs réclament de l’État une subvention pour l’achat de matériels de pêche afin de reprendre leurs activités. [pb kft gp apr 14/01/2013 11 :50]