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Les nouveaux contours de l’alliance Haïti-République Dominicaine

Par Leslie Péan *

Soumis à AlterPresse le 11 janvier 2013

Les deux chansons que le président Michel Martelly a exécutées en duo avec le chanteur Julio Iglesias le 28 décembre 2012 à l’amphithéâtre Altos de Chavon de La Romana, en République Dominicaine, sont en train de faire le tour du monde à la faveur des immenses facilités offertes par les médias sociaux. Ce qui aurait été il y a quelques années un événement d’intérêt essentiellement local est maintenant visionné dans les foyers du monde entier. Le spectacle d’un interprète de chansons à l’eau de rose accompagné du président d’un pays récemment dévasté par un terrible séisme, des ouragans à répétition et une épidémie de choléra est carrément désolant. Il constitue toutefois une excellente occasion de reprendre la réflexion commencée sur les rapports haïtiano-dominicains par Jean Price-Mars depuis les années 1950 et poursuivie par Julio Jean-Pierre Audain en 1976 et plusieurs autres [1].

Trente ans ont passé depuis la publication de mon article Haïti-République Dominicaine : l’Alliance hégémonique insulaire dans Le Monde Diplomatique en août 1982, à un moment où les exportations annuelles dominicaines vers Haïti étaient seulement de 10 (dix) millions de dollars. Ces exportations ont atteint 869,23 millions de dollars en 2010, puis 1 013 millions de dollars en 2011 et 1 200 millions de dollars en 2012 [2]. Une croissance exponentielle s’accompagnant paradoxalement de celle ridicule et au goût de sang du néonationalisme anti-haïtien, comme le nomme le sociologue dominicain Carlos Dore Cabral. Résurgence de pratiques primitives encore vivaces de ce temps barbare des horreurs de 1937. Mais une violence gratuite qui n’a pas su vider ni briser les âmes des peuples frères haïtien et dominicain.

En dépit de la publicité tapageuse accordée à ce spectacle dans les médias sociaux, la prestation du chanteur-président fait plutôt un tort considérable à l’image du pays. Disons-le tout de suite, Julio Iglesias n’est ni Gilberto Gil, le chanteur engagé brésilien nommé ministre de la Culture sous le gouvernement du président Lula, ni son compatriote le chanteur, compositeur et arrangeur Oswaldo Lenine Pimentel, dit Lenine. Iglesias n’est pas non plus l’équivalent des chanteurs français ou américains réputés pour le contenu social ou idéologique de leurs compositions : Léo Ferré, Georges Brassens, en France, Félix Leclerc ou Gilles Vigneault au Québec ou Joan Baez aux États-Unis.

Julio Iglesias est un chanteur populaire, certes, mais un artiste dont le discours n’a jamais exprimé la moindre préoccupation sociale ou humanitaire. Ce spectacle à La Romana n’était donc qu’une opération publicitaire dont la République d’Haïti ne peut tirer aucune fierté, ni aucun avantage. Au contraire, la participation du président haïtien apporte plutôt de l’eau au moulin des détracteurs dominicains qui n’ont jamais vu en nous autre chose qu’un peuple de fourbes, de comédiens et de farceurs. Peut-on s’imaginer le président en fonction de la République Dominicaine partageant, le temps d’une chanson, la scène du Parc de la Canne-à-sucre avec un chanteur grivois par exemple Mossanto, le chanteur du groupe rap-boday connu pour sa chanson interdite Fè Wanna Mache ? Inconcevable ! Inimaginable !

L’image de comédien des dirigeants haïtiens

Le fait par un président de chanter en public ne constitue pas en soi un crime ou un impair. On l’a vu à Harlem au cours d’un meeting électoral en janvier 2012 avec le président Barack Obama chantant Let’s stay together d’Al Green ou encore le même président Obama chantant le blues Sweet home Chicago à la Maison blanche un mois plus tard. C’est aussi le cas avec le président de l’Équateur Rafael Correa chantant Mi lindo Ecuador au cours d’une rencontre avec la diaspora équatorienne en Espagne. On a aussi écouté les présidents Hugo Chavez, Rafael Correa, Lula da Silva, Fernando Lugo et Evo Morales chanter ensemble la chanson Hasta Siempre Comandante Che Guevara à la rencontre de Mars 2009 du Forum social mondial dans la ville de Belém au Brésil. C’est d’ailleurs, à ce forum historique tenu en pleine crise économique mondiale que le président Lula du Brésil devait déclarer « Le dieu du "marché" s’est effondré à cause de l’absence de responsabilité et de contrôle. Maintenant, ils demandent le secours de l’État pour tenter de réparer l’économie. »

Ces présidents latino-américains ont chacun une profondeur avérée, fruit de luttes théoriques et pratiques reconnues par leurs peuples, sans dissimulation ni vice, qui leur donne la possibilité d’afficher une surface de divertissement en chantant des airs patriotiques et révolutionnaires. Ce ne sont donc pas des provocateurs qui bousculent la politesse et la bienséance pour se faire de la publicité en se mettant au goût du jour. Par ailleurs, le chanteur qui cherche la célébrité dans la vulgarité et la nudité sur scène finit toujours par décevoir. Alors, ce qu’il voulait présenter comme une forme d’art se révèle de la camelote, des simagrées, un travesti informe. Et quand le mal est fait, le partage de la scène avec un artiste de quelque niveau que ce soit ne suffit pas pour donner ne serait-ce qu’un semblant de virginité. C’est plutôt l’occasion de rappeler l’ancienne image, de sortir des archives les vieux clips qu’on essayait d’oublier. C’est exactement ce qui est arrivé tout de suite après l’annonce du spectacle de Martelly-Iglesias. Nos détracteurs dominicains s’en sont donnés à cœur joie après l’annonce du spectacle, inondant le Web d’extraits et d’images de la période la moins flatteuse de l’ère Sweet Micky.

Expropriation du pouvoir haïtien

Tel Sisyphe roulant son rocher, le président Martelly semble heureux. Surtout quand les populations n’ont pas l’air de trop s’en plaindre. Et pour cause ! Depuis 1986, elles en ont vu de toutes les couleurs avec des gens qui disaient vouloir améliorer leurs conditions. Elles essaient avec les couleurs rose et blanc comme si elles jouaient à la borlette. De toute façon, le président Martelly ne s’inquiète pas trop de ceux qui n’apprécient pas ses trop fréquents voyages à l’étranger. Il se dit que les forces internationales de la MINUSTAH sont là pour lui garantir la stabilité de son quinquennat. L’expropriation du pouvoir haïtien par la République Dominicaine le décharge du poids des responsabilités les plus lourdes de la présidence et lui donne un supplément de confiance. Expropriation voulue et encouragée par les grandes puissances. Il peut voyager à sa guise à l’étranger, engranger les per diem scandaleux que vient de dénoncer Mgr Guire Poulard et reprendre de temps à autre son habit de « performer », comme il l’avait promis.

Depuis l’effondrement du trujillisme, la société dominicaine se débat pour se sortir de l’anti-haïtianisme implanté dans les mentalités d’une grande partie de sa population et qui a causé le massacre des plusieurs milliers d’Haïtiens, mais aussi des Dominicains noirs [3], en 1937. Les Dominicains en exil du Parti Révolutionnaire Dominicain (PRD) ont combattu cette voie tracée de l’anti-haïtianisme, surtout à leur retour chez eux après la chute du dictateur Trujillo en 1961. Qu’on se rappelle un Juan Bosch écrivant de la Havane, Cuba, en 1943 à Emilio Rodríguez Demorizi, Héctor Incháustegui y Ramón Marrero Aristy : « Notre devoir en tant que Dominicains qui font partie de l’humanité est de défendre le peuple haïtien de leurs exploiteurs, avec une ardeur égale à celle que montre la population dominicaine pour les siens. Il ne faut pas confondre Trujillo avec la République Dominicaine, tout comme il ne faut pas confondre Lescot avec Haïti. Vous l’affirmez vous-mêmes quand vous dites que Lescot est arrivé au pouvoir avec l’aide de Trujillo et ils se battent entre eux maintenant. Trujillo a également donné le pouvoir à Lescot et il s’en prend maintenant à lui. C’est que les deux ont des intérêts divergents, aussi bien en face de chacun de leurs peuples respectifs qu’en face de l’humanité [4]. »

Les dictats du gouvernement américain

La participation des Haïtiens vivant à Santo Domingo aux côtés des Constitutionnalistes durant la guerre civile de 1965 (tel le poète Jacques Viau, membre du Commando B-3, mort le 21 juin 1965 sous les balles américaines) et le combat antiraciste et anti-haïtien mené par des intellectuels dominicains tels que Hugo Tolentino, Franklin Franco, Emilio Cordero Michel, Ramon Antonio Veras, Alberto Despradel, Bernardo Vega, Chiqui Vicioso, etc. ont grandement contribué à améliorer les rapports avec Haïti. La propagande anti-haïtienne a été battue en brèche malgré l’accord Balaguer-Bosch conclu pour empêcher l’accession de José Francisco Peña Gómez à la présidence du pays au second tour des élections de 1996. Des dirigeants du Parti de la Libération Dominicaine (PLD) et pas des moindres, notamment le Noir Carlos Dore Cabral, ont reconnu publiquement le tort fait à Peña Gómez qui a été combattu avec l’argument qu’il était un Haïtien [5]. Peña Gómez était né en République Dominicaine et avait été élevé par des parents dominicains. Sa socialisation a eu lieu uniquement dans ce pays où il a joué un rôle important dans les luttes politiques, en tant que dirigeant du PRD.

Après avoir été l’instigateur de l’insurrection contre l’invasion américaine de 1965, Peña Gómez a été maire de la capitale Santo-Domingo de 1982 à 1986. Son échec aux élections présidentielles de 1996 ne doit pas faire oublier que la moitié des Dominicains ont voté pour lui. Cet indicateur très important donne à penser que le racisme anti-noir et anti-haïtien était, à ce moment du moins, en perte de vitesse. Toutefois, le comportement de Juan Bosch lors de ces élections présidentielles de 1996 indique bien que la supériorité du raisonnement sur l’émotion n’est pas toujours déterminante. La lutte continue pour que l’identification au Noir et à l’Haïtien en République Dominicaine ne soit pas synonyme de dépréciation de soi. Les Noirs dominicains sont divisés entre un Manuel Nuñez, qui ne ressent « aucune solidarité avec le monde noir en général [6] » et un Blas Jimenez [7] qui reconnaît l’apport de l’Afrique dans son identité. Dans la bonne tradition léguée par le général noir Joaquim Puello [8], un des pères fondateurs de la République Dominicaine, Blas Jimenez revendique son africanité sans démagogie dans ce beau poème de 1980 :

« Je dois me sentir nègre
Pour toutes les fois que j’ai été blanc
Je dois me sentir nègre
Pour toutes les fois que j’ai été indien
Je dois me sentir nègre
Parce que je suis nègre »

On aurait tort de croire que la poésie de Blas Jiménez se limite à ébranler des préjugés stupides. Son goût poétique s’articule à un esprit critique, minutieux et rigoureux. Et à cette audace intellectuelle qui lui a fait écrire qu’il était noir sur sa fiche d’immigration à la frontière de l’aéroport de Las Americas, refusant d’accepter l’ordre de l’officier d’immigration qui insistait pour qu’il écrive « Indio oscuro » (Indien foncé) ou « Blanco de la Tierra » (Blanc du pays, en créole blan peyi). Il avait dû mener le même combat en sollicitant son passeport par devant des cadres dominicains incapables de comprendre qu’une personnalité de sa trempe veuille être un Haïtien : dans l’entendement dominant, seuls les Haïtiens de l’île sont noirs. Blas Jimenez nous a quittés trop tôt, en 2009. Mais il demeure vivant dans les cœurs de tous ceux et celles des deux côtés de l’île qui ont eu le privilège de le connaître. Dans un pays où la « blanchitude » contagieuse règne même au niveau de l’anecdote, il a pu se distancer de cette obsession pour revendiquer son africanité, une négritude qui n’a rien à voir avec la négritude totalitaire de François Duvalier, refuser tout nivellement par le bas et partir vers les hauteurs de l’universel.

La crise accélérée que traverse Haïti depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010 introduit un état de permanence dans le processus d’effondrement interne du pays. L’issue fatale soulevée par le président Balaguer en 1984 en conclusion de son ouvrage La isla al revés [9] d’une fédération entre les deux pays semble se préciser dans les faits. Le relais sera pris cinq ans plus tard en 1989 par Jose del Carmen Acosta, ambassadeur dominicain en Haïti, qui « exprimait publiquement devant les officiels haïtiens son souhait de voir se fondre en un seul les deux États haïtien et dominicain [10]. » Ce qui était encore considéré hier comme un dictat ou un aveuglement du gouvernement américain se dissipe au fur et à mesure qu’Haïti devient le premier marché d’exportations de la République Dominicaine. En effet, abstraction faite de la production exportée des zones franches dominicaines, Haïti apparaît depuis 2011 comme le premier marché des produits dominicains [11].

Il n’est pas sans intérêt de mentionner ici que les transferts de fonds des Haïtiens de la diaspora, qui étaient de 1 300 millions de dollars en 2010 et de 2 057 millions de dollars en 2011, ont largement contribué à financer ces importations. Ce sujet devrait donc intéresser au plus haut point les expatriés qui subventionnent ce commerce haïtiano-dominicain par leurs paiements de transferts. Cet apport de capitaux frais de la diaspora représente le quadruple de l’aide étrangère et six fois le flux des investissements directs étrangers en Haïti.

La nécessité d’une vision stratégique

La vague de fond commencée depuis des années fait surface avec les entreprises dominicaines qui déversent leurs produits sur les marchés haïtiens. Le président dominicain Leonel Fernandez est arrivé le lendemain du séisme pour porter secours à son homologue haïtien. Avec un sens remarquable des réalités, il a en même temps exprimé et manifesté de manière incontestable la générosité et la solidarité du peuple dominicain. Les convois de poids lourds ont suivi, charriant des tonnes de ciment, de barres de fer, de pâtes alimentaires, de l’huile de cuisine et du riz parmi plus de 800 produits qui sont fournis au marché haïtien par des entreprises dominicaines. D’ailleurs, certaines ont décidé d’investir et de produire sur place. C’est le cas avec une quinzaine d’entre elles, en commençant par l’industrie de la construction. Dans cette voie engagée, arriverons-nous à complexifier les entendements de nos subjectivités communes pour dépasser les représentations racistes de la République Dominicaine comme « nation mulâtre [12] » et Haïti comme « nation nègre » ? Comme le soutient Silvio Torres-Saillant [13], le moment d’une autre construction identitaire semble sonner. Des deux côtés de l’île, il existe une réalité multiculturelle dont des idéologues à l’esprit tordu veulent couper les pieds pour faire rentrer le reste du corps dans un lit de Procuste. On se souviendra ici de ce brigand de la mythologie grecque qui, en dévalisant les voyageurs tombés entre ses mains, raccourcissaient leurs membres pour les faire entrer dans un de ses lits. Thésée lui infligea le même supplice, ce qui risque de se reproduire si un jour les deux nations qui se partagent l’ancienne Hispaniola parviennent à concilier ou à harmoniser la perception ethnique et culturelle qu’elles ont d’elles-mêmes.

La relation que la société haïtienne entretient avec elle-même est en plein bouleversement. Une véritable rupture est indispensable. Les États-Unis croient cette rupture nécessaire mais, comme l’explique le diplomate dominicain Víctor Gómez Bergés, ils l’envisagent par un retour en arrière avec la réinsertion du dictateur Jean Claude Duvalier dans le paysage politique [14]. Le cafouillage actuel ne doit pas cacher ce moment de mutation qui semble échapper à tout le monde. La dégradante réalité d’aujourd’hui n’a plus besoin de discours de justification pour amadouer les foules avec des constructions boiteuses.

La mobilisation nécessaire pour échapper au pire ne se fera pas sans une prise de conscience que le soleil ne va plus se lever à l’horizon. L’émigration haïtienne est estimée entre un demi-million et un million de personnes, dont des centaines de milliers de Dominicains d’origine haïtienne n’ont aujourd’hui aucune nationalité. Le combat mené par la militante Sonia Pierre née dans un batey dominicain en 1963, récipiendaire entre autres du Prix d’Amnesty International en 2003 et du Prix Robert Kennedy en 2006, l’a montré au monde entier. La disparition de cette militante nouveau-genre, le 4 décembre 2011, a été un rude coup pour le mouvement qu’elle menait pour saper le système d’exploitation inique des bateyes et aborder de sang-froid les contours de l’alliance insulaire en gestation. Les relations haïtiano-dominicaines doivent être éclairées d’un jour nouveau, loin des sentiers battus de l’ostracisme et de la conspiration du silence. Il importe donc de dépasser la vision étriquée des intérêts purement mercantiles d’hier pour articuler une stratégie globale inclusive, réaliste et froide des relations haïtiano-dominicaines. Et surtout une vision proactive des problèmes de croissance et de développement qui se posent des deux côtés de l’ile. Sinon, dans trente ans, il sera trop tard.

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* Économiste, écrivain


[1Voir Gérard Pierre-Charles, Suzy Castor, Cary Hector dans Gérard Pierre-Charles, Política y Sociología en Haïti y la República Dominicana, Mexico : UNAM, 1974. On lira également André Corten, L’État faible - Haïti et la République Dominicaine, Mémoire d’encrier, Montréal, 2011 ; Guy Alexandre, « La migration haïtienne vers la République dominicaine », CRESFED, 14 décembre 2011 ; Jean-Marie Théodat, Haïti, République Dominicaine : 
Une ile Pour Deux, 1804-1916, Karthala, 2003 et Nesmy Manigat, « Analyse des aspects commerciaux dans les échanges entre Haïti et la République Dominicaine : Haïti partenaire ou consommateur ? », Sant Pon Ayti, 9 août 2012.

[2Magdalena Lizardo, Comentario sobre Haití y Republica Dominicana : mas que la suma de las partes, Santo Domingo, Ministerio de Economía, Planificación y Desarrollo, 5 de Junio de 2012, p. 8

[3Alberto Despradel, Trujillo y Haïti : 1930-1938, La diplomacia de la dictadura, inédit, Santo Domingo, p. 4.

[4« Nuestro deber como dominicanos que formamos parte de la humanidad es defender al pueblo haitiano de sus explotadores, con igual ardor que al pueblo dominicano de los suyos. No hay que confundir a Trujillo con la República Dominicana ni a Lescot con Haití. Uds. mismos lo afirman, cuando dicen que Lescot subió al poder ayudado por Trujillo y ahora lo combate. También Trujillo llevó al poder a Lescot y ahora lo ataca. Es que ambos tienen intereses opuestos, como opuestos son los de cada uno de los de sus pueblos respectivos y los del género humano. » Juan Bosch, Para la historia dos cartas, Santiago, República Dominicana, Editorial el Diario, 1943, p. 3-8.

[5Carlos Dore Cabral, « Entretien réalisé le 6 août 1996 » dans Monique Boisseron, Haïti dans le regard de la République Dominicaine dans la seconde moitié du XXe siècle, Lille, ANRT, p. 404.

[6Manuel Nuñez dans Monique Boisseron, Haïti dans le regard, op. cit. p. 433.

[7Blas R. Jimenez, « Tengo » dans “Aquí...Otro Español” Editora Manatí, Santo Domingo, Republica Dominicana, 1980. Le poème de Blas R. Jimenez est publié dans son intégralité sur le site web « Español avanzado » de Marlène Ramirez-Cancio. Sur le thème de l’identité dans la littérature dominicaine, on lira Dawn Stinchcomb, The Development of Literary Blackness in the Dominican Republic, University Press of Florida, 2004.

[8Victor Garrido, Los Puello, Academia Dominicana de la Historia, Editora Montalvo, Santo Domingo, 1ª edición 1959.

[9Joaquim Balaguer, La isla al revés – Haití y el destino dominicano, Fundación Antonio Caro, Santo Domingo, 4ème Edition, 1987.

[10Marcel Gilbert, « Dans une lettre à la nation sur l’affaire Hong Kong Caribe – Un nouveau complot contre la nation haïtienne », Le Nouvelliste, 10 août 1989, p. 2.

[11Ibid, p. 8

[12Leslie B. Rout Jr., The African experience in Spanish America, 1502 to the Present Day, Cambridge, UK, Cambridge University Press, 1976), p. 288.

[13Silvio Torres-Saillant, « Black and Meaning in Studying Hispaniola : a Review Essay , », Small Axe, Vol. 10, No. 1, February 2006. Lire aussi Silvio Torres-Saillant, « The Tribulations of Blackness : Stages in Dominican Racial Identity », Latin American Perspectives, Vol. 25, No. 3, May 1998.

[14« V.-P. dominicano : el regreso a Haití del dictador Duvalier responde a intereses de Estados Unidos », Contrainjerencia, 17 janvier 2011.