P-au-P, 9 janv. 2013 [AlterPresse] --- Des dispositions seraient envisagées en vue de la comparution de l’ancien président Jean Bertrand Aristide au parquet ce 9 janvier 2013, suite à la convocation du commissaire du gouvernement, Lucmane Delille.
A 8h41, l’un des avocats de l’ancien chef d’État, Me Newton St Juste, a informé à AlterPresse que ses collègues et lui sont en route pour quérir leur client en vue de se présenter au parquet du tribunal civil de Port-au-Prince.
« Nous serons au parquet. Je suis déjà en route vers la résidence de mon client. Me Mario Joseph est déjà là-bas pour participer à une réunion préalable » a indiqué Me St Juste.
Jean Bertrand Aristide est accusé d’abus de confiance, d’escroquerie et de vol notamment par Rosemond Jean, de la Coordination nationale des sociétaires victimes des coopératives (Conasovic) et Sony Thelusma alias Ti Sony, ancien pensionnaire de Lafanmi se Lavi, le foyer fondé par Aristide pour des enfants en situation difficile.
C’est la deuxième convocation faite par le parquet à Aristide. Le 3 janvier 2013, évoquant des vices de forme dans la procédure, les avocats et l’ancien président ne se sont pas présentés au parquet.
Dès lors, des voix dont celle du président de l’Assemblée nationale, Dieuseul Simon Desras, et du sénateur John Joel Joseph, se sont élevées contre cette invitation qui, selon elles frôlent « la persécution politique ».
Le chef de l’Etat, Michel Joseph Martelly, a pour sa part, rejeté toute implication de son administration dans cette affaire. Toutefois, Martelly estime que personne n’est au-dessus de la loi.
Des militants de base de l’organisation politique Fanmi lavalas, des organisations de femmes proches du curé défroqué de Saint-Jean Bosco, des sympathisants lavalas se donnent rendez-vous sur le macadam, devant le parquet pour soutenir leur leader charismatique.
Pendant qu’Aristide se mure dans le silence, ses partisans estiment que cette invitation s’adresse plutôt « au peuple » qu’à l’ancien président.
Entre temps, les accusateurs Sony Thelusma et Rosemond Jean, évoquent des menaces de mort depuis qu’ils ont porté plainte contre Aristide.
Et le tollé sur cette invitation continue de défrayer la chronique alors que la justice haitienne n’a toujours pas rendu sa décision sur certains dossiers épineux.
Il s’agit particulièrement du cas de Jean-Claude Duvalier (détenteur d’un passeport diplomatique peu de jours avant que la cour d’appel statue sur son cas), de l’incarcération pour kidnapping et association de malfaiteurs du riche homme d’affaires Clifford Brandt et du viol présumé de Me Josué Pierre-Louis sur sa jeune subordonnée, Marie Danielle Bernadin. [efd kft gp apr 09/01/2012 09:25]