Español English French Kwéyol

Haïti-Économie : Tout serait sous contrôle, selon la ministre de l’économie et des finances

P-au-P, 8 janv. 2013 [AlterPresse] --- La situation économique globale en Haïti serait sous contrôle et la Banque Centrale disposerait d’assez de réserves de change pour répondre à 6 mois d’importation (jusqu’à juin 2013) sans le financement étranger, a laissé comprendre la ministre de l’économie et des finances Marie Carmelle Jean-Marie, au cours d’une conférence de presse, tenue au local du bureau du premier ministre le lundi 7 janvier 2013.

« Nous avons suffisamment de réserves pour faire face à 6 mois d’importation, sans qu’un dollar n’entre dans le pays et sans assécher les réserves », a déclaré la ministre, tout en rassurant les potentiels investisseurs.

Les réserves de change, qui représentent les actifs du gouvernement, sont souvent détenus en devises étrangères, mais aussi sous forme de bons.

D’après la ministre Jean-Marie, elles sont estimées actuellement à 2 milliards de dollars américains (US $ 1.00 = 43.00 gourdes ; 1 euro = 60.00 gourdes aujourd’hui), tandis que les dépenses d’importation haïtienne pour six mois se chiffrent à 1,5 milliard de dollars.

L’inflation, le taux d’échange et les dépenses de l’État, la croissance économique sont maîtrisés, selon la titulaire du ministère de l’économie et des finances (Mef).

Le gouvernement décide, toutefois, de maintenir les décisions visant la réduction des dépenses fonctionnelles des institutions d’État.

L’administration Martelly/Lamothe n’entend pas financer les consommations, à un moment où des organismes internationaux humanitaires annoncent une éventuelle crise alimentaire dans le pays.

Elle compte essentiellement renforcer les petites et moyennes entreprises (Pme) qui pourront trouver plus facilement en retour des prêts auprès des banques, avance la ministre.

La priorité est également accordée aux initiatives de transformation agro-alimentaire, selon elle.

40% des travailleurs haïtiens sont employés dans cette branche.

À cette conférence, la ministre n’a pas été en mesure de communiquer les informations relatives aux nouveaux emplois créés, un des piliers de la politique de Martelly.

Les données y relatives sur la situation de l’emploi en Haïti devraient être disponibles au terme d’une enquête à conduire par l’institut haïtien de statistique et d’informatique (Ihsi)

Le plus grand employeur actuellement, c’est l’administration publique avec 65,000 fonctionnaires, a simplement indiqué la ministre de l’économie et des finances.

L’administration publique en Haïti comptait, il y a quelques années, 45 mille fonctionnaires, un effectif jugé alors pléthorique, compte tenu de la taille de l’économie.

En 2013, d’aucuns dénoncent l’intégration de milliers de personnes dans l’administration publique, ce qui a des incidences sur la masse salariale et sur le niveau de dépenses publiques engagées mensuellement.

La masse salariale pour le traitement des 65,000 fonctionnaires en Haïti, durant l’exercice 2012-2013, est estimée à environ 17 milliards de gourdes (contre 16 milliards de gourdes pendant l’exercice 2011-2012), suivant les informations obtenues par AlterPresse.

Lors de la conférence de presse du 7 janvier 2013, le premier ministre et les membres du gouvernement ont plutôt évité les questions des journalistes.

Les facteurs sociopolitiques et économiques, qui alimentent l’instabilité et qui tendent à influer sur le climat général, n’ont pas été évoqués.[srh kft rc apr 08/01/2013 15:00]