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Haïti : Détresse après un deuxième incendie du marché public de Tabarre

P-au-P, 08 janv. 2013 [AlterPresse] --- Moins de 48 heures après le second incendie du marché de Tabarre, survenu dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 janvier 2013, les commerçantes et commerçants, ont vivement manifesté leur mécontentement vis-à-vis du pouvoir et de certains travailleurs de la presse, qui selon eux n’ont pas su faire une bonne approche de ce dossier.

Le chef de l’Etat Michel Martelly et la ministre à la condition féminine Yannick Mézile ont été notamment au centre des récriminations.

« Rien n’a été fait jusqu’à présent, malgré l’exigence faite a tout commerçant de retirer une patente d’un montant de plus de 2250 gourdes », a rageusement lancé un commerçant, les bras croisés, se plaignant des pertes qu’il a subies.

Certains fustigent le comportement du président qui ne leur a pas rendu visite et n’a pas pris, selon eux, des dispositions pour éviter la répétition de ce genre d’incendie.

Le marché a déjà été ravagé par les flammes le 25 février 2012. On ne connait pas l’issu de la procédure judiciaire qui a été mise en branle depuis lors.

Guillaume Jean Marie, directeur du marché depuis moins d’un mois, n’est pas en mesure d’évaluer les dégâts enregistrés dans l’incendie du début 2013.

De source officielle, une enquête est en cours afin d’évaluer l’origine de l’incendie. En attendant, aucune arrestation n’a été effectuée. Toutefois les gardiens ont été entendus par les agents de la police.

Un cordon de sécurité a été mis en place pour empêcher aux pillards d’accéder aux espaces qui n’ont pas été touchés par le feu. Des employés de la mairie de Tabarre se sont attachés à enlever les parcelles fumantes qui restent de quelques dépôts.

Myrlande Saint-Vil, constatant les dégâts causés par le feu dans son dépôt de marchandises qui contenait 240 caisses de vêtements usagers (pèpè) achetées le jour même de l’incendie, en profite pour témoigner son amertume par rapport aux défis du recommencement.

« Même la banque refuse de nous fournir des prêts, parce qu’il n’y a pas de garantie avec cette cascade d’incendies », critique t-elle.

Les marchandes et marchands annoncent qu’ils prendront des dispositions pour faire passer leur revendication dans les prochains jours.

Le marché de Tabarre se situe à proximité de l’aéroport international de Port-au-Prince. [jep kft apr 08/01/2013 10:40]