P-au-P, 07 janv. 2013 [AlterPresse] --- Le commissaire du gouvernement, près le tribunal civil de Port-au-Prince, Lucmane Délille, a formellement indiqué qu’il auditionnera, le mercredi 9 janvier 2013, l’ancien président Jean-Bertrand Aristide sur les plaintes déposées contre lui par d’anciens partisans, apprend AlterPresse.
Ses accusateurs sont notamment Rosmond Jean, de l’organisation des « sociétaires victimes des coopératives », et Sonny Thélusma, dénommé Ti Sonny, ancien pensionnaire de Lafanmi se Lavi, le foyer fondé par Aristide pour des enfants en situation difficile.
Attendu le jeudi 3 janvier au parquet de Port-au-Prince, Jean Bertrand Aristide ne s’est pas présenté. La police nationale a fait usage de gaz lacrymogènes pour contenir la foule de partisans de fanmi lavalas (nom du parti politique de l’ex-président) qui étaient venus soutenir Aristide devant le parquet du tribunal civil de Port-au-Prince.
« Mon client [Aristide] ne va pas fuir la justice. Il répondra à la convocation le mercredi 9 janvier 2013 », affirme l’un de ses avocats, Mario Joseph.
Depuis son retour d’exil en Haïti, le 18 mars 2011, Aristide tient apparemment un profil bas et se garde de toute apparition publique, même lors de la vente-signature d’un de ses ouvrages, quand il avait délégué sa femme pour la circonstance.
Dans les milieux politiques, des voix interprètent la convocation judiciaire de l’ancien président comme une tentative de "persécution politique".
D’autres parlent de "diversion politique" par rapport à d’autres problèmes cruciaux non encore résolus (comme le dossier de Jean-Claude Duvalier, de l’homme d’affaires Clifford Brandt incarcéré pour kidnapping et association de malfaiteurs, entre autres) par l’actuelle administration politique. [jep kft rc apr 07/01/2013 2:35]