Correspondance Ethzard Cassagnol
Fonds Verrettes, 07 janv. 2013 [AlterPresse] ---Des « Madan Sara », originaires de Fonds-Verrettes, sont rançonnées constamment par des individus armés au marché de la Croix des Bossales (Ouest), leur principal marché de distribution, apprend AlterPresse.
Marchandes transportant, des campagnes vers les villes, les fruits des récoltes sur les marchés, les Madan Sara paient quotidiennement au minimum 1,000.00 gourdes [US $ 1.00 = 43.00 gourdes ; 1 euro = 60.00 gourdes aujourd’hui] de rançon aux racketteurs du marché de la Croix des Bossales, quelle que soit la quantité de marchandises ramenées de Fonds-Verrettes, témoigne une vendeuse de pommes de terre, Olivia Paul.
Un jour, elle a été obligée de donner 2,500.00 gourdes à un individu après avoir reçu une rafale de coups de poing de son agresseur, parce qu’elle n’avait pas l’argent disponible immédiatement pour répondre à sa demande.
Plusieurs autres vendeuses sont contraintes de verser des tributs à des arnaqueurs pour pouvoir écouler leurs marchandises. C’est le cas de Raymonde Joseph qui a dû emprunter 5,000.00 gourdes au bénéfice de trois (3) rançonneurs, rapportent les madan sara de Fonds-Verrettes.
Avant la mise en dépôt des marchandises, des racketteurs obligent très souvent les « Madan Sara » à les payer.
De temps à autre, d’autres reviennent après la vente pour procéder à d’autres demandes de rançon, soulignent les vendeuses interrogées qui se gardent de citer de nom.
« On ne sait même pas combien de personnes on doit payer au marché », déplorent ces marchandes.
Certaines d’entre elles se disent aussi victimes, maintes fois, d’agressions sexuelles.
Face à cette situation, d’autres préfèrent rester chez elles, au lieu de s’aventurer avec leurs marchandises vers le marché de la Croix des Bossales.
Les autorités de Port-au-Prince devraient mettre en place des dispositifs de sécurité appropriée, incluant la présence permanente de policiers nationaux dans le marché, pour prévenir et enrayer ces actes d’agression à leur encontre, souhaitent ces marchandes.
La non fréquentation du marché de la Croix des Bossales par les madan sara en provenance de Fonds-Verrettes, en raison du climat d’insécurité en cours, pourrait entraîner un ralentissement des activités commerciales, voire un dépérissement de certains produits agricoles, craignent les producteurs de Fonds-Verrettes.
« Si les produits dépérissent, nous n’aurons point d’argent pour affronter les autres saisons », se plaint un habitant de la forêt des pins, Lamarre Pierre-Paul appelant, lui aussi, à l’installation d’une équipe de police très dynamique aux abords et à l’intérieur du marché de la Croix des Bossales.
Évoquant les nombreux dégâts, enregistrés dans l’agriculture lors des passages des cyclones Isaac et Sandy, ces marchandes de Fonds-Verretes expriment leurs inquiétudes face aux risques encourus dans l’exercice de leurs activités commerciales.
De nombreuses exploitations agricoles (jardins) ont été détruites, plusieurs têtes de bétail emportées dans le bourg de Fonds-Verrettes (département de l’Ouest) lors du passage de l’ouragan Sandy sur Haïti du mardi 23 au vendredi 26 octobre 2012. [ec emb kft rc apr 07/01/2013 0 :25]