Spécial Genre
P-au-P, 12 déc. 2012 [AlterPresse] --- Plusieurs jeunes filles de différents quartiers défavorisés de la capitale ont du abandonner leurs études à cause de la dégradation de la situation socio-économique du pays, selon les informations recueillies par AlterPresse.
Ces jeunes filles, âgées de 19 à 23 ans, vivant dans les quartiers de Carrefour-Feuilles (secteur sud-est), Poste Marchand (centre) et de Cité de dieu (ouest), affirment avoir tourné le dos aux études parce que leurs parents ne pouvaient plus répondre à leurs besoins.
Michelène Jacques, 19 ans, habitante de Poste Marchand, raconte comment le décès soudain de ses parents dans un accident l’a forcé à interrompre ses études.
« Mes parents sont morts il y a 4 ans, je venais de boucler mes études primaires, j’aurais aimé les poursuivre mais je n’ai personne pour m’aider », nous confie t-elle.
Jacques affirme qu’elle s’inquiète pour son avenir qui lui parait incertain à cause de la situation socio-économique du pays qui ne cesse de se détériorer.
« Les gens deviennent plus égoïstes, et les autorités plus inhumaines », estime-t-elle.
Adeline Pierre-louis, 20 ans, habitante de Carrefour-Feuilles, déclare pour sa part que ses parents n’ont pas les moyens de l’aider à poursuivre ses études.
« Mes parents m’ont retirée de l’école assez tôt, puisqu’ils devaient prendre soin des plus petits, donc ils n’avaient plus de moyens pour payer mon écolage ».
Des jeunes filles, pour la plupart, trouvent très vite un refuge dans le concubinage avec des hommes impliqués dans des activités douteuses, pour survivre.
C’est le cas de Nathalie Antoine, 23 ans, habitante de Cité de dieu qui nous confie qu’elle entretient une relation de plus de 4 ans avec un jeune homme. Malgré la mauvaise réputation de ce dernier, elle ne se voit pas le quitter.
« Je n’ai pas de parent, et j’ai aussi une fillette de 5 ans que je dois nourrir, donc je ne me soucie pas de savoir s’il est recommandable ou non, dans la mesure où il m’aide financièrement », avance t-elle.
Pierre-Louis compte sur cette relation pour s’entretenir et aider sa mère rendue invalide suite au séisme du 12 janvier 2010.
Ces jeunes filles qui disent craindre pour leur avenir, demandent aux autorités haïtiennes de pratiquer une véritable politique d’intégration en faveur des jeunes. [bd kft gp apr 12/12/12 12 : 30]