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CEP dans la précarité

Port-au-Prince, 4 mai 04, [Alter Presse] --- Les 8 membres du Conseil électoral Provisoire (CEP) qui ont prêté serment ce 4 mai au palais de justice de Port-au-Prince ont tenu leur première réunion ce 5 mai dans des conditions très difficiles.

Le bureau central du CEP est plongé dans le noir alors que la génératrice qui dessert le local est en panne, a constaté un membre du Conseil, Rosemond Pradel, dans des déclarations faites à la presse. Ne parlons pas de structurer le Conseil, puisqu’il n’est pas possible de fonctionner dans de telles conditions, a déclaré Pradel.

Ce 4 mai, à la Cour de Cassation en présence du Cabinet ministériel, du corps diplomatique et des représentants de partis politiques, 8 membres du CEP ont prêté serment, en l’absence du 9ème représentant, qui est celui du parti Famille Lavalas, de l’ancien président Jean Bertrand Aristide.

Rosemond Pradel (Convergence Démocratique), Patrick Féquière (Partis non-alignés), Laurore Julien (Eglise catholique), Max Mathurin (Eglise épiscopale), Pauris Jean-Baptiste (Fédération protestante), Louis G. Richem (Cour de cassation), François Benoît (secteur privé des affaires) et Freud Jean (secteur des droits humains) ont promis de remplir leur mission avec dignité, impartialité et patriotisme.

Le parti du président déchu n’a toujours pas délégué son représentant au Conseil. Le Premier Ministre Gérard Latortue qui prenait part à la cérémonie a fait savoir que la liste reste ouverte. Cependant, « le gouvernement n’a pas voulu être pris en otage », a-t-il dit.

Le 1er mai dernier, à Jacmel, Gérard Latortue avait menacé de combler le vide laisser par Lavalas au CEP. Conformément à l’accord initial, né de la résolution 822 de l’Organisation des Etats Américains (OEA), 5 des 8 membres du conseil procéderont au choix d’un 9ème pour compléter le CEP, avait-il expliqué.

Ce CEP aura pour mission de réaliser les prochaines élections locales, législatives et présidentielles en Haïti d’ici 2005.

Le Président de la cour de cassation, Raoul Lyncée, a rappelé aux nouveaux conseillers électoraux que la récente « crise haïtienne était la conséquence des élections contestées de l’an 2000 ». « Le conseil a pour mission de préparer de bonnes élections pour épargner au pays une nouvelle crise et une quatrième occupation étrangère », a-t-il dit.

Gerard Latortue a donné l’assurance que le gouvernement « n’interviendra pas » dans le processus électoral. Il a promis de réaliser de bonnes élections pour mettre le pays sur la voie de la modernité. « Nous prenons engagement devant la nation et la communauté internationale qu’après les élections de l’an 2005, il n’y aura plus d’élus contestés », a-t-il indiqué. [rv gp apr 05/05/2004 18:00]