P-au-P, 4 déc. 2012 [AlterPresse] --- La commission provisoire interfacultaire (Cpi) des étudiantes et étudiants de l’Université d’État d’Haïti (Ueh) annonce une marche pacifique dans les rues de Port-au-Prince, ce mercredi 5 décembre 2012, en vue d’exiger, des autorités haïtiennes, la garantie du droit à la vie des citoyennes et citoyens et justice pour leur camarade Damael D’Haïti assassiné.
La marche doit partir du local de la faculté de droit et des sciences économiques (Fdse) également le point d’arrivée de l’activité.
« Nous voulons que la vie de chaque Haïtienne, chaque Haïtien soit respectée. A l’Ueh, nous avons un devoir de mémoire. Le 5 décembre a une valeur symbolique pour nous. Cette date rappelle l’invasion du capitalisme esclavagiste sur la terre des premiers habitants de l’île en 1492. Elle rappelle aussi le massacre des étudiants de la Fasch et de l’Inaghei en 2003 », explique Pascal Adrien, délégué de la Fdse au sein de la Cpi.
La Cpi, structure regroupant des étudiantes et étudiants de toutes les entités de l’Ueh, a été mise en place à la suite de l’assassinat par balles de Damaël D’Haïti dans l’enceinte de la Fdse à l’occasion du bal d’intégration des nouveaux admis, le samedi 10 novembre 2012.
Le policier national Pierre Paul Macéus est le présumé assassin. Le dossier a été transféré, depuis, au cabinet d’instruction.
« Cinq assemblées générales d’étudiantes et d’étudiants ont été déjà organisées dans différentes facultés, dont la Fdse, la faculté d’ethnologie, la faculté des sciences humaines (fasch), en vue de créer cette prise de conscience estudiantine collective et mettre sur pied une fédération étudiante », informe une étudiante membre de la Cpi.
Il est fondamental pour le mouvement étudiant de servir d’avant-garde, aujourd’hui, dans la lutte pour la sauvegarde des valeurs démocratiques et républicaines, soutient la commission.
Aussi, ne veut-elle pas isoler l’assassinat de Damaël D’Haïti d’une « tendance croissante à banaliser la vie des classes populaires » dans la société haïtienne.
« Nous demandons justice pour notre camarade Damael D’Haïti. Il faut que l’autopsie du cadavre soit réalisée pour la poursuite du processus. Nous allons crier notre ras-le-bol de l’institutionnalisation de l’impunité dans le pays. Aussi, appelons-nous tous les secteurs conséquents à nous supporter », martèle le représentant des étudiants de la faculté de droit au conseil de l’université.
Faute de matériel et d’équipement adéquats, les médecins légistes contactés ne voudraient pas procéder à l’autopsie du corps du jeune étudiant de 24 ans, selon des informations obtenues par AlterPresse.
Pour le moment, ni les proches de D’Haïti, ni les autorités universitaires, les étudiantes et étudiants non plus, ne peuvent avancer une date exacte pour les funérailles de celui qui se faisait appeler affectueusement « Tizo » par ses camarades.
En attendant, toute une série d’activités est prévue, dans l’objectif de « tenir allumé le flambeau de la mobilisation, d’exiger justice pour Damaël D’Haïti et de poser la problématique de la véritable réforme universitaire ».
Le jeudi 6 décembre 2012, une session universitaire de rue et une manifestation de théâtre populaire auront également lieu.
Des activités de réflexions, des conférences-débats, des publications scientifiques viendront aussi ponctuer la mobilisation des étudiantes et étudiants de l’Ueh. [efd kft rc apr 4/12/2012 13:35]