Correspondance Exalus Mergenat
Gonaïves, 4 déc. 2012 [AlterPresse] --- La vente de salami en provenance de la République Dominicaine a repris de plus belle aux Gonaïves (haut Artibonite / Nord) et dans certaines sections communales de Marchand Dessalines, dans le bas Artibonite, constate l’agence en ligne AlterPresse.
Les autorités haïtiennes avaient pourtant pris la décision d’interdire l’importation, la distribution et la vente de ce produit de charcuterie qui contiendrait des coliformes fécaux et serait non-conforme aux normes nutritionnelles admises, selon une étude réalisée en République Dominicaine.
Dans les différents marchés locaux, dans les rues comme dans les petites épiceries des Gonaïves, des habitantes et habitants, surtout celles et ceux des quartiers défavorisés, achètent le salami.
Les marchandes ambulantes sillonnent à nouveau les rues, des bâtons de salami sur leur tête, qu’elles vendent par morceaux au prix de 0.50 gourde (US $ 1.00 = 43.00 gourdes ; 1 euro = 60.00 gourdes aujourd’hui).
« Le salami n’a rien de mauvais. C’est un produit nutritionnel qui a bon gout. D’ailleurs, c’est avec du salami que je prépare le petit déjeuner, spaghetti ou pain aux œufs, de mes deux enfants qui vont à l’école », déclare Judith Etienne, 27 ans, rencontrée par AlterPresse dans une petite échoppe aux Gonaïves.
Pour Judith Etienne, le salami représenterait une bonne alternative à la viande, plus chère.
Le produit est facile à préparer et s’accommode avec la sauce, comme le riz.
« Mes enfants ainsi que mon mari l’adorent avec le riz aux haricots », ajoute-t-elle.
Si certaines acheteuses ou certains acheteurs affichent une telle désinvolture, pour d’autres c’est l’incrédulité.
« Je ne savais pas qu’il était interdit de consommer le salami. Qui a pris cette décision ? Depuis quand ? », réagit Almetide Charles, une habitante de Pèlerin, localité de Niel située dans la 3e section communale de Marchand Dessalines.
Almetide Charles, qui venait d’acheter le salami entre les mains d’un détaillant, répondait ici à une question d’AlterPresse lui demandant si elle n’est pas au courant de l’interdiction officielle de vente et de consommation du salami.
« La décision d’interdire la vente de ce produit est toujours maintenue », indique le directeur départemental du ministère de commerce et de l’industrie (Mci) dans l’Artibonite, Fricot Gustave.
Depuis le communiqué de presse, signé conjointement par les ministères du commerce et de l’industrie, de la santé publique et de la population (Mspp) et de l’agriculture, des ressources naturelles et du développement rural (Marndr), la direction départementale du Mci n’a reçu, jusqu’à date, aucune autre note qui autoriserait la vente de salami dans le département, informe Gustave.
Cette semaine, la direction départementale du Mci, la direction sanitaire de l’Artibonite (Dsa) et les autres instances concernées, à savoir la police et la justice, vont reprendre les opérations de saisie de salami, qui avaient déjà commencé dans le département, avertit Fricot Gustave, faisant appel à la conscience des vendeuses et vendeurs. [em kft rc apr 4/12/2012 9:45]