Tension toujours vive à la mi-journée du vendredi 30 novembre 2012
Correspondance : Rio Jean
Jérémie, 30 nov. 2012 [AlterPresse] --- Une personne, qui répondrait au nom de Wilber Bien-Aîmé (résident dans le quartier populaire de Sainte-Hélène), est décédée par balle ce vendredi 30 novembre 2012 au centre-ville de Jérémie.
3 autres personnes sont blessées et 1 maison saccagée.
Tel est le bilan partiel d’échauffourées entre des agents départementaux de la police nationale d’Haïti (Pnh) et des manifestants, au quatrième jour (cf. http://www.alterpresse.org/spip.php?article13760) d’un mouvement revendicatif de la population du chef-lieu de la Grande Anse (Sud-Ouest d’Haïti) pour l’achèvement des travaux de réhabilitation de l’axe routier Cayes (Sud) / Jérémie, observe l’agence en ligne AlterPresse.
Des manifestantes et manifestants ont décidé de transporter le corps de la personne tuée, chez le commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Jérémie, Rosny Saint Louis. Ils ont attaqué sa maison, l’accusant de s’être opposé à la poursuite du mouvement de revendications ce 30 novembre.
Le commissaire du gouvernement de Jérémie aurait demandé aux manifestants de notifier, à la police nationale, la tenue de l’action envisagée, selon les informations disponibles.
De nouveau, des barricades de pneus usagés enflammés étaient dressées tôt dans la matinée du jour à Jérémie.
La manifestation a pris une tournure violente à l’annonce du débarquement, au wharf de Jérémie, de plus d’une cinquantaine de policiers nationaux, en provenance de la capitale Port-au-Prince, envoyés en renfort à ceux de Jérémie.
Des incidents ont alors éclaté, entre agents de l’ordre, pour la plupart encagoulés, et des centaines de manifestantes et manifestants.
Des tirs nourris d’armes ont eu lieu et des gaz lacrymogènes ont été lancés par la police en vue de disperser les protestataires, qui ont riposté par des jets de pierres.
A la mi-journée de ce 30 novembre, la situation demeure très tendue.
Plusieurs habitantes et habitants tentent de fuir les zones devenues « chaudes », au fort d’une mobilisation de la population en faveur de la mise en place d’infrastructures adéquates, comme la réhabilitation définitive de l’axe routier Cayes / Jérémie et un approvisionnement régulier de la ville en électricité publique.
Seulement une quarantaine de km (sur une longueur d’environ 80 km pour l’axe Cayes / Jérémie) ont déjà été réhabilités.
Les travaux de réfection de l’axe routier Cayes / Jérémie, qui avaient commencé en septembre 2009, ont été suspendus sine die en août 2012. Les matériels, utilisés par une entreprise brésilienne dénommée Oas (et entreposés dans la ville de Camp-Perrin et dans la zone appelée « Château » à Jérémie), sont progressivement déplacés vers des destinations inconnues, s’inquiètent les protestataires. [rj emb rc apr 30/11/2012 12:00]