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Haïti-Choléra : Flambée dans le Nord avec au moins 50 cas en moyenne par jour au Cap-Haitien

Correspondance Wedlyne Jacques

Cap-Haïtien, 28 nov. 2012 [AlterPresse] --- Au moins une dizaine de décès ont été enregistrés au Cap-Haïtien depuis le début du mois de novembre 2012 dans les centres de traitement de choléra (Ctc) de l’hôpital Justinien et du « Centre carrefour la mort », apprend AlterPresse.

L’épidémie semble avoir profité notamment des inondations qui ont frappé la ville début novembre, alors que la pluie continue de tomber dans la zone.

Ces Ctc reçoivent en moyenne 50 cas de contamination par jour, soit près de 5 fois plus de cas que ceux qui arrivaient quotidiennement avant les intempéries.

La majorité des cas proviennent, d’ailleurs, des zones qui ont été inondées. Les quartiers de Madeline, haut du Cap, Bas de Ravines, Zo Vincent, entre autres, sont les foyers de l’épidémie, indique le directeur départemental du ministère de la santé publique et de la population (Mspp), le docteur Ernst Robert Jasmin.

La rareté d’eau potable, l’absence de toilettes dans la majorité des maisons construites anarchiquement, la promiscuité, sont les principales causes qui favorisent cette flambée de choléra dans le département du Nord.

La commune du Cap-Haïtien connait 80% des 70 cas de contamination identifiés par jour pour tout le département, fait savoir le docteur Jasmin.

Distribution de chlore, aspersion des endroits infestés d’excréments humains à cause de l’inondation des latrines, sensibilisation de la population autour des règles d’hygiène à respecter, mise en place d’une équipe de brigadiers, sont autant d’activités réalisées après le désastre par la direction départementale pour éviter une hausse de cas de contamination au niveau de la commune.

Ces actions n’ont pas donné de résultats satisfaisants, déplore le directeur départemental du Mspp.

Il considère que les mauvaises conditions de vie de la population constituent des obstacles à la réduction de l’impact de l’épidémie.

D’autres maladies hydriques, comme la malaria et différents types de diarrhée, sont également constatées pendant cette période de novembre 2012, particulièrement humide, selon Robert Jasmin, qui estime à un million et demi de gourdes (Us $ 1.00 = 43.00 gourdes ; 1 euro = 60.00 gourdes aujourd’hui) le coût des interventions de prévention et de réponse.

Ces fonds ont été mobilisés grâce à un projet financé par le fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef), la banque interaméricaine de développement(Bid) et le Mspp, selon Jasmin. [wj kft gp apr 28/11/2012 12:55]