P-au-P., 26 nov. 2012 [AlterPresse] --- Le président Joseph Michel Martelly et le premier ministre Laurent Salvador Lamothe ont procédé, ce lundi 26 novembre 2012, au lancement du cadre de coordination de l’aide externe au développement (Caed) comme un mécanisme national de planification et de coordination des fonds de l’aide externe.
Au cours d’une cérémonie, à laquelle ont assisté des officiels, des représentants de la communauté internationale, du secteur privé et de la société civile, le chef de l’État a présenté le Caed comme un « instrument » pour l’ « organisation pragmatique et adaptée » des volontés d’appuyer le pays.
La structure, présidée par le chef de gouvernement, constitue une plate-forme d’échanges et de débats de haut niveau, qui implique tous les protagonistes nationaux et internationaux du développement, dont les partenaires techniques et financiers ainsi que la société civile et le secteur privé.
Dressant un bilan de l’aide internationale à Haïti, Martelly la qualifie de « précieuse » et « considérable », mais « insatisfaisante ».
« Nous portons tous la responsabilité », dit le président qui plaide en faveur d’efforts pour assurer « l’efficacité de l’aide ».
Le Caed a déjà été présenté à la communauté internationale par le premier ministre, par le biais de l’Assemblée Générale des Nations Unies, le 27 septembre 2012 à New York.
Ce cadre est très important pour Haïti, qui a besoin de fonds pour son développement, déclare, dans son discours, le premier ministre Lamothe.
A la fin du mandat de la commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (Cirh), en octobre 2011, il était nécessaire de « reprendre la souveraineté de l’aide », pour la gérer de la manière la plus « transparente » et qu’elle corresponde à « l’intérêt national » et aux « priorités du gouvernement », soutient-il.
Lors de la récente tournée (novembre 2012) en Europe du président Martelly, la délégation du Front de Gauche au parlement européen avait signalé combien la persistance des problèmes dans le pays est le signe que les politiques, menées jusqu’à présent, sont un « échec ».
En cause, selon le Front, « la confusion et l’incohérence des divers acteurs internationaux, publics et privés qui ont imposé leurs "solutions" sans consultation et participation des principaux intéressés : les Haïtiens ».
« L’aide envoyée a bien trop souvent servi de prétexte pour asseoir la mainmise de certaines puissances (dont la France et les Etats-Unis d’Amérique) sur le pays », souligne la délégation du Front de Gauche. [gp apr 26/11/2012 15:00]