P-au-P, 14 nov. 2012 [AlterPresse]--- A la suite de la solidarité des femmes haïtiennes [1], le réseau national de défense des droits humains (Rnddh) invite les institutions nationales à partir de l’affaire Clifford Brandt « une portée internationale », incarcéré depuis le 22 octobre 2012 pour kidnapping, pour entrer dans les méandres et soubassements de ce phénomène qui traumatise les familles en Haïti depuis environ une dizaine d’années.
Outre l’aboutissement effectif de l’enquête policière, en cours sur le dossier de l’homme d’affaires Clifford Brandt, le Rnddh recommande la réouverture d’un dossier similaire, dans lequel était impliqué un autre homme d’affaires Stanley Handal en 2005, dans un rapport publié le 13 novembre 2012 et transmis à l’agence en ligne AlterPresse.
L’instruction de tous les dossiers criminels équitablement, en particulier celui de Clifford Brandt, le démantèlement effectif du réseau de kidnappeurs - dont Clifford Brandt était le chef - et la traduction de tous les gangsters, par-devant la juridiction de jugement, et la poursuite normale de l’enquête entamée par la police nationale d’Haïti (Pnh), figurent parmi les recommandations de l’organisme de promotion de droits humains, moins d’un mois depuis l’arrestation et l’emprisonnement de Clifford Barndt.
Observant combien les policiers nationaux (cinq pour l’instant), membres du réseau de gangs de Clifford Brandt, étaient des agents de sécurité rapprochée de ce dernier, le Rnddh demande d’interdire, désormais, les pratiques de travaux parallèles “privés” (en plus des tâches de police proprement dites) laissés aux agents de la Pnh.
Les 5 policiers nationaux, retrouvés sous ces 2 casquettes (police nationale et agents de sécurité à titre privé), sont : Marc-Arthur Phebe, policier national responsable du corps Cat Team au palais présidentiel, Jacques Darly Michelais et Fritz Aristide (deux agents IV), Oneste Gabelus (un agent III) et Gérald Fontelus (un agent I).
A la dte du 13 novembre 2012, la quantite d’arrestations, dans le cadre de cette affaire de kidnapping, dans laquelle s’intéresse activement l’agence américaine d’investigation (federal bureau of investigation / FBI) s’élève au total à 15, dont Clifford Brandt.
Le Rnddh voit comme un acte de parti pris le transfert de Clifford Brandt et de ses acolytes dans la nouvelle prison de Croix-des-Bouquets (municipalité au nord-est de la capitale), en principe réservée aux personnes condamnées, tandis que la justice n’a pas encore dit son dernier mot sur le cas.
D’ailleurs, Clifford Brandt avait une carte de conseiller du président Joseph Michel Martelly, laquelle était arrivée à expiration au mois d’avril 2012, révèle également le rapport du 13 novembre 2012 de l’organisme de promotion de droits humains.
Clifford Brandt a été arrêté le 22 octobre 2012, 6 jours après avoir fait enlever deux (2) enfants d’une autre famille aisée, Nicolas Moscoso et Coralie Moscoso.
La police nationale d’Haïti aurait, d’abord, hésité avant de mener l’opération, 3 jours après les enlèvements (soirée du 16 octobre), ce jusqu’à l’intervention d’une hausse personnalité américaine, dont l’identité n’est pas révélée dans les résultats de cette enquête conduite par le réseau national de défense de droits humains (cf. http://rnddh.org/.)
Une fois empochée la rançon de deux millions cinq cent mille (2,500,000.00) dollars américains (US $ 1.00 = 43.00 gourdes ; 1 euro = 60.00 gourdes aujourd’hui), les ravisseurs, dont Clifford Brandt, comptaient tout de même tuer les otages Nicolas et Coralie Moscoso, expliquent d’autres membres du réseau de malfaiteurs actuellement sous contrôle de la justice cités dans le rapport du Rnddh du 13 novembre 2012.
Dans la même lancée de demande de lumière et d’investigations en profondeur sur le phénomène du kidnapping en Haïti, le Rnddh exhorte les autorités judiciaires à reprendre l’enquête sur un autre dossier, celui de la disparition de Nathanaël Génélus, survenue le 2 août 2005 et relative au phénomène de kidnapping (enlèvement et séquestration de personnes en Haïti)
Dans le cadre de l’affaire Nathanaël Génélus, ont été cités les noms d’un autre homme d’affaires Stanley Handal, et de 5 policiers nationaux (Wilfrid François, Fragé James, Sony Lambert, Rénald Cinéus et d’un inspecteur de police à l’époque James Bourdeau).
Nathanaël Génélus, qui était une caissière à la banque commerciale privée Unibank, aurait pris l’habitude d’effectuer du blanchiment d’argent pour les membres du gang de Stanley Handal.
Le dossier Nathanaël Génélus reste, jusqu’à date (novembre 2012) classé sans suite, signale le rapport du 13 novembre 2012 du Rnddh.[srh rc apr 14/11/2012 15:33]
[1] la Sofa appelle particulièrement l’unité de lutte contre la corruption (Ulcc) à ouvrir une enquête sérieuse sur toute personne possédant des richesses d’origine suspecte dans le pays / cf. http://www.alterpresse.org/spip.php?article13674