Correspondance Wedlyne Jacques
Cap-Haïtien, 9 nov. 2012 [AlterPresse] --- Au moins 10 personnes, particulièrement des enfants, ont péri dans des intempéries enregistrées dans la nuit du jeudi 8 au vendredi 9 novembre 2012 au Cap-Haïtien (deuxième ville du pays à 248 km au nord de la capitale), selon un décompte officiel de la direction départementale (Nord) de la gestion des risques et désastres dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
4 personnes sont portées disparues, tandis que beaucoup de maisons se sont effondrées, d’autres endommagées, suivant les déclarations officielles.
D’autres sources évoquent un nombre plus important de décès.
Il y aurait plus de 16 morts, dont 7 au Haut du Cap, 7 à Vertières, 1 à Petite Anse et un à Band-du-Nord, 3 enfants à la rue 0, rapportent des témoins ainsi que des secouristes.
Plusieurs familles, dont les maisons ont été inondées avec des averses provoquées par un front froid depuis 8:00 pm locales dans la soirée du 8 novembre (1 :00 gmt le 9 novembre) déclarent être sans nouvelles de proches.
Plusieurs quartiers étaient sous les eaux qui ont envahi les maisons.
C’est le deuil au Cap-Haïtien, ce vendredi 9 novembre 2012. Toutes les activités régulières étaient paralysées.
Les capoises et capois, qui n’ont pas fermé l’œil de la nuit - tant les précipitations étaient fortes -, sont dans le désarroi.
Au début de la journée, environ 150 personnes étaient évacuées vers des abris provisoires, susceptibles de faire face à la montée des eaux dans la principale ville du Nord.
Les pluies continuent à s’abattre sur la ville jusque dans la soirée de vendredi 9 novembre 2012.
Un père de famille a été transporté à l’hôpital, dans la nuit du 8 au 9 novembre, après avoir échappé à l’effondrement de sa maison, où malheureusement sa femme ainsi que ses cinq enfants sont morts. Le drame a eu lieu au Haut du Cap, une section communale située au sud du bourg.
3 enfants, respectivement âgés de 1, 3 et 10 ans, sont retrouvés morts sous les décombres d’une maison effondrée à Vertières, notamment dans le quartier de l’organisme de développement du Nord (Odn) toujours au sud du Cap-Haïtien, suite au renversement d’un mur par les eaux de pluie.
Les parents de ces enfants avaient utilisé cette maison du voisinage comme abri qu’ils croyaient sûr, après l’effondrement de leur propre maison sous la pression des averses.
Le niveau des eaux en furie a varié de 3 à 7m de haut, selon les déclarations combinées des autorités municipales ainsi que des témoins.
La section communale de Petite Anse (à l’est du bourg) est presque entièrement inondée. Des centaines de familles, sinistrées, se sont réfugiées dans des abris provisoires. Les secouristes y ont dénombré un mort.
D’autres endroits les plus touchés sont : la section communale de Band-du-Nord (Fort Bourgeois, Bel-Air, Dèyè lise, entre autres), le centre ville historique (particulièrement le quartier de Ba Ravin), Carrénage, les rues de la lettre A.
Le délégué départemental du Nord, Ardouin Zéphirin, fait état de plusieurs autres communes, également affectées par les inondations dans le département du Nord, parmi lesquelles : Quartier Morin, Bord de Mer de Limonade, Bas Limbé, La Victoire.
Zéphirin n’était pas en mesure de donner de chiffre exact sur l’éventualité de pertes en vie humaine et de dégâts matériels dans ces communes.
Entre-temps, des habitants du Haut du Cap auraient décidé d’entreposer, sur la chaussée de la route nationale #1, les corps des victimes d’intempéries, en vue d’attirer l’attention des autorités sur la gravité de la situation..
De la boue est amoncelée un peu partout dans les rues du Cap-Haïtien, Des alluvions obstruent les égouts ainsi que les canaux de drainage déjà mal entretenus.
Presque chaque famille de la ville du Cap-Haïtien, quel que soit l’endroit où elle réside, a souffert dans les inondations.
La majorité des familles ont passé une nuit blanche (du jeudi 8 au vendredi 9 novembre 2012), par peur d’être envahies totalement par les eaux.
D’autres, tout de même, sont allées prêter main forte et solidarité à d’autres familles plus gravement victimes.
Au moment où ces lignes ont rédigées, le temps qui s’assombrit et les fines gouttelettes de pluie pluie qui tombent déjà, après quelques heures de répit, sèment de l’inquiétude chez les habitantes et les habitants de la ville du Cap-Haïtien, devenue très vulnérable de par les constructions anarchiques en hauteur et partout, près des rivières et ravins ainsi que par le non curage des égouts et canaux.
En plus, il y a l’inadéquation des services de secours, en raison de manque de matériels pour faire face aux désastres dans une ville, déjà sous menace de tremblement de terre. [wj rc apr 09/10/2012 18:30]