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Haïti-Choléra : 2 morts sur 212 cas recensés en 13 jours aux Gonaïves

Correspondance Exalus Mergénat

Gonaïves, 08 nov. 2012 [AlterPresse] --- 2 personnes, qui ont été admises les lundi 29 et mardi 30 octobre 2012 au centre de traitement de choléra (Ctc), situé à Gattereau (au nord du bourg des Gonaïves), sont décédées de la maladie. Ces deux personnes ont refusé l’administration du sérum dans leurs bras, selon les informations obtenues par l’agence en ligne AlterPresse.

Les 2 personnes décédées font partie des 212 cas enregistrés au Ctc de Gattereau entre le mercredi 24 octobre et le lundi 5 novembre 2012. Parmi les personnes infectées, figurent 33 enfants âgés de 0 à 5 ans et 129 femmes.

Deux de ces femmes, qui étaient enceintes de 5 mois, ont avorté, indique Marie Mickerline Mériné, infirmière superviseuse au centre de traitement de cholera des Gonaïves.

Le lundi 5 novembre dernier, une trentaine de malades se trouvaient dans chaque tente (unité du centre de traitement de choléra), initialement conçue pour recevoir 22.

Les 3 tentes du Ctc sont bondées. D’où une tendance à l’augmentation, ces dernières semaines, du nombre de personnes atteintes de l’épidémie de choléra dans la ville des Gonaïves.

Les dernières pluies, qui se sont abattues sur la ville et ses sections communales lors du passage du cyclone Sandy (du mardi 23 au samedi 27 octobre 2012) auraient suscité une propagation de l’épidémie dans la majorité des quartiers de la cité de l’indépendance, dont le centre-ville, Praville, Descahos, Gattereau, Bienac, Bigot, K-Soleil, ainsi que Bassin Magnan et Labranle, respectivement 2e et 4e sections communales des Gonaïves.

« Avec 4 infirmières et 3 auxiliaires, qui font des rotations jours et nuits, la tâche n’est pas facile », se plaint Mériné, qui souhaite également la présence d’un médecin attaché au Ctc.

Pensant que leurs proches souffrent d’autres types de pathologie, certaines personnes, qui accompagnent leurs parents malades au Ctc, viennent parfois avec des médications qui n’ont rien à voir avec le choléra. Ce qui complique parfois le traitement de certains patients.

Ces cas sont alors transférés à l’hôpital public “La providence”, où, parfois, l’admission est refusée.

« Quand un patient a de la fièvre ou une tension élevée, en plus du choléra, qui nécessite (entre autres) un antibiotique comme le paracétamol, nous sommes obligés de donner une prescription à ses parents qui vont acheter les médicaments ailleurs. Nous éprouvons de la difficulté à assurer une prise en charge véritable des malades », confie l’infirmière Mériné.

Le Ctc de Gattereau ne dispose que de sels de réhydratation orale (sro).

Signalant l’absence de certains articles de toilette, comme le papier hygiénique, du savon pour les malades, ainsi que de l’hypochlorite de calcium (Hth) pour la préparation de solution chlorée, le responsable logistique du Ctc de Gattereau, Marc Faustin, préconise une intervention d’urgence, de la direction départementale de la santé publique, pour redresser la clôture séparant l’hôpital “la providence des Gonaïves (Hpg) avec le centre de traitement du choléra.

Le va et vient entre l’hôpital et le Ctc pourrait favoriser la contamination d’un plus grand nombre de personnes aux Gonaïves, prévient Marc Faustin.

La population est exhortée à suivre scrupuleusement les principes d’hygiène, notamment le lavage des mains considéré comme l’unique et meilleure façon de limiter les risques d’infection. [em kft rc apr 08/11/2012 1:20]