Ambassadeur de bonne volonté du programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), le prince héritier du royaume de Norvège salue les efforts déployés dans ce quartier du Sud-Est de la capitale, au terme d’une visite de projets coordonnés par cette agence onusienne.
Par Edner Fils Décime
P-au-P, 05 nov. 2012 [AlterPresse] --- Les actions de proximité environnementale, conduites par la branche haïtienne du programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) dans certains quartiers de Carrefour Feuilles (au sud-est de la capitale) et dans le Sud d’Haïti se sont révélées importantes lors du passage du cyclone Sandy (du mercredi 24 au vendredi 26 octobre 2012), estime le prince héritier de Norvège et ambassadeur de bonne volonté de l’agence onsusienne, Haakon Magnus af Glücksborg, né le 20 juillet 1973 et en fonction depuis le 17 janvier 1991.
« J’ai vu les résultats concrets du travail du Pnud. Bon nombre de zones n’ont pas été inondées grâce aux travaux de protection ou de renforcement de bassins versants, de berges, etc. », affirme-t-il, un peu trop content de manipuler un broyeur artisanal de débris du tremblement de terre du 12 janvier 2010.
Un projet de drainage (un canal d’écoulement des eaux), de construction d’escaliers d’accès aux demeures des habitants, l’adoquinage (blocs de pavage) en cours du corridor Moravia, une usine artisanale de fabrication de tuiles de micro-béton, deux maisons construites à partir de débris recyclés (du séisme du 12 janvier) ont été visités, le mercredi 31 octobre 2012, par l’ambassadeur norvégien de bonne volonté du Pnud, le prince héritier Haakon.
« Pour un étranger qui arrive ici, c’est juste impressionnant ».
« Haïti est passée du stade de relèvement immédiat à celui de développement véritable », déclare Haakon, comme revenant d’un long rêve en imaginant les 100 millions de mètres cubes de débris étalés, çà et là, sur toute la capitale Port-au-Prince, après le tremblement de terre du 12 janvier 2010.
Le Pnud est l’une des institutions partenaires et exécutantes dans ces projets aux côtés, entre autres, de la branche de l’organisation des Nations Unies pour les établissements humains (Onu Habitat), de Entrepreneurs du monde, du bureau des Nations unies pour les services d’appui aux projets (Unops / United nations office for project services), du centre de recherche et d’action pour le développement (Crad).
« Les alluvions ne nous font plus peur avec l’exécution de ce projet dans notre quartier. Nous sommes satisfaits. Cependant, nous regrettons que les autorités locales ne soient pas impliquées », signale Pierre Estève Eugène, membre du conseil d’administration de la section communale (Casec) de la zone.
Des membres du Crad ont profité également de la visite du prince héritier de Norvège pour exposer la situation sanitaire précaire du quartier et le problème de l’accessibilité de la route principale menant au « corridor Moravia ».
« Je prends note et je comprends », répond l’ambassadeur de bonne volonté du Pnud.
L’exécution de ces projets dans le quartier de Carrefour feuilles semble être une volonté de démontrer que même les débris - qui ont fait pleurer le 12 janvier 2010 - peuvent servir dans la reconstruction.
En effet, l’organisation Entrepreneurs du monde n’a pas hésité à se donner pour objectif de « valoriser l’architecture traditionnelle haïtienne, sécuriser les habitats en les rendant parasismiques et anticycloniques, tenir compte du recyclage des débris », dans le cadre son projet « Habitat ».
Concassés, broyés, recyclés, remoulus, les débris deviennent blocs de pavage (adoquins), tuiles micro-ciment, et donnent, dans certains cas, un logement dit « abordable, digne et durable » de 32 mètres carrés et une galerie de 12 mètres carrés.
Le mètre carré coûte « 250.00 à 280.00 dollars étasuniens [US $ 1.00 = 43.00 gourdes ; 1 euro = 60.00 gourdes aujourd’hui], selon le degré de finition choisi et le contexte de la construction (accessibilité, nivellement) », indique un dépliant d’Entrepreneurs du monde.
Pour mieux voir Port-au-Prince et se laisser frapper par un bon coup de vent frais, le prince héritier de Norvège s’est offert une visite de la tour 2004 au Champ de Mars, érigée sous la présidence de Jean-Bertrand Aristide.
« Je m’estime chanceux de visiter un pays comme Haïti, un très beau pays avec des habitants chaleureux », souligne-t-il, l’air joyeux comme un enfant.
Le prince héritier Haakon de Norvège est ambassadeur de bonne volonté du Pnud depuis 2003.
Rentré en Haïti le 29 octobre 2012, il a rencontré le chef de l’État Joseph Michel Martelly le même jour, et laissé le pays le 1er novembre 2012.
En ce qui concerne son pays de naissance, des projets, tournés autour du développement de l’énergie hydroélectrique, du reboisement, de la protection des bassins versants, de l’agriculture, sont dans la ligne de mire de la coopération norvégienne avec Haïti, fait-il savoir. [efd rc apr 05/11/2012 1:58]