Par Emmanuel Marino Bruno
P-au-P, 31 oct. 2012 [AlterPresse] --- Un ensemble de dispositions seront mises en œuvre dans la paysannerie, en vue d’aider les agricultrices et agriculteurs à relancer la production agricole, lourdement affectée par le passage de l’ouragan Sandy du mardi 23 au vendredi 26 octobre 2012, annonce le titulaire du ministère de l’agriculture des ressources naturelles et du développement rural (Marndr), Thomas Jacques, dans une rencontre avec la Presse, le mardi 30 octobre 2012.
La mise à disposition des semences au profit des agricultrices et agriculteurs, la subvention des travaux de labourage et de curage des systèmes d’irrigation, figurent parmi les principales actions envisagées par le ministère de l’agriculture en vue de compenser les nombreuses pertes agricoles, enregistrées lors du passage de Sandy.
54 morts, 20 disparus, 18 mille familles sinistrées dont 4,164 dans le Sud et de nombreux jardins détruits : tel est le dernier bilan de la protection civile sur le passage de l’ouragan Sandy, 2 mois après le cyclone Isaac (24 août 2012) sur Haïti.
A travers une politique de subvention, le Marndr prévoit une recapitalisation des exploitations agricoles, la réalisation de travaux de réhabilitation des routes agricoles et l’aménagement des bassins versants dans les départements (Sud, Sud-Est, Nippes et Grande Anse / Sud-Ouest et Ouest) les plus touchés par l’ouragan Sandy.
Les rivières, non curées depuis plus d’une dizaine d’années, constituent les principales causes d’inondations qui ont ravagé l’ensemble des jardins des paysannes et paysans dans ces cinq départements du pays, fait remarquer le ministre de l’agriculture.
« L’une des faiblesses de notre système est l’absence d’une politique d’assurance agricole » qui rend difficile toute indemnisation des paysannes et paysans, déplore Jacques.
Un programme de relance de la production agricole, élaboré pour une période de trois ans, devra permettre à l’État de passer de 45 pour cent à 60 pour cent de satisfaction des besoins alimentaires du pays, fait-il savoir, indiquant que le Marndr travaille actuellement sur des structures visant une réforme du secteur agricole.
L’augmentation des superficies irriguées, du rendement des filières agricoles (notamment les céréales et tubercules) pour accroitre la production, l’incitation du secteur privé à investir principalement dans la pêche, sont, entre autres, les mesures envisagées par le ministère de l’agriculture.
Le pays fait face à un niveau, très bas, de satisfaction de besoins alimentaires, par rapport à ce que les potentialités économiques du pays pourraient offrir, regrette le ministre.
Des programmes d’achats locaux sont mis en place au Marndr en vue de permettre la circulation des produits alimentaires nationaux pour pouvoir agir sur leurs prix, souligne t-il.
Des discussions sont en train d’être engagées avec divers partenaires, pour maintenir, à un niveau satisfaisant, les prix des produits alimentaires sur le marché national, tente de rassurer le ministre de l’agriculture dans un contexte où plus d’un craignent une nouvelle flambée.
Déjà, une grande marmite (plus de 5 livres) d’haricots (pois) noirs est passée de 200.00 gourdes à 300.00 gourdes en divers points du territoire national.
Au cours des mois d’août et septembre 2012, une hausse des prix des produits alimentaires a ‘eté à l’origine de plusieurs manifestations anti-gouvernementales dans différents départements géographiques du pays, notamment au Cap-Haïtien (Nord), aux Cayes (Sud), aux Gonaïves (Artibonite / Nord), à Miragoâne (Nippes / Sud-Ouest)). [emb rc apr 31/10/2012 10:30]