P-au-P, 31 oct. 2012 [AlterPresse] --- « Du 24 octobre (date des premiers effets du cyclone Sandy) à aujourd’hui [lundi 29 octobre 2012], le dispensaire a reçu 78 personnes atteintes du choléra. 8 ont déjà trouvé la mort », confie à AlterPresse Madeleine Chéry, l’infirmière en charge du dispensaire communautaire de Dori, section communale de Maniche (à environ 200 km au sud de la capitale Port-au-Prince).
La crue de la rivière de Cavaillon (autre municipalité dans le Sud du pays), avec les pluies provoquées par le passage du cyclone Sandy, aurait encouragé la propagation du vibrio cholerae dans la section communale Dori.
« Jusqu’au 27 octobre 2012, le dispensaire n’avait qu’une infirmière pour toute la population de Dori. Nous sommes livrés à nous-mêmes et au choléra », déplore Ramón Gasma, coordonnateur de Tèt Kole Ti peyizan ayisyen (Union des petits paysans haïtiens à Maniche).
Face à l’augmentation des cas de contamination au choléra, les autorités sanitaires du Sud ont dépêché entre « samedi et dimanche [27 et 28 octobre 2012] 5 nouvelles infirmières pour accompagner la responsable du dispensaire ».
Cette disposition administrative ne semble pas rassurer un des agents exécutifs intérimaires de Maniche, Pierre Evens Alexis, faisant part de sa « consternation » face à « la situation lamentable de la section communale Dori qui se trouve coupée du reste de la commune à cause de la crue de la rivière de Cavaillon et de la furie de la ravine blanche traversant la section communale en longueur ».
Comptant une population d’environ 15 mille habitantes et habitants, Dori se trouve à 8 km du centre-ville de Maniche. Le seul dispensaire, dont dispose la section communale, n’a même pas de médecin.
« Le dispensaire n’est pas l’endroit le plus approprié pour recevoir les victimes du choléra. Car, il est proche d’une église et d’écoles. Notre premier souhait est que centre de traitement du choléra (Ctc) soit installé pour les paysannes et paysans, et qu’un médecin soit nommé au dispensaire » espère Alexis.
Entre-temps, plusieurs habitants de cette section communale ont fait montre d’un « héroïsme participatif » en se jetant dans l’eau en crue de la rivière de Cavaillon pour récupérer, sur l’autre rive, les médicaments, solutés et divers matériels envoyés par le ministère de la santé publique et de la population (Mspp).
Le véhicule du Mspp, qui transportait les médicaments et matériels, ne pouvait pas traverser la rivière en crue de Cavaillon, pour acheminer les secours à Maniche, selon les témoignages recueillis par AlterPresse. [efd rc apr 31/10/2012 0:22]