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Haïti-Politique : La danse des quidams

Par Leslie Péan

Soumis à AlterPresse le 21 octobre 2012

Les manifestations qui se déroulent depuis un mois en Haïti ont pour objectifs de sortir le pays de la confusion. Partout les revendications sont les mêmes contre le malaise profond suscité par un gouvernement dont les actions ne sont pas en prise avec le réel. Les appareils politiques s’organisent avec l’Initiative Citoyenne (IC) pour dialoguer avec les manifestants qui ne font pas dans la nuance, malgré les tentatives de récupération du pouvoir.

Issu des élections de 2010 entachées d’irrégularités, le gouvernement Martelly est le résultat d’une imposition par la communauté internationale [1]. Qu’on se rappelle comment le CEP de Gaillot Dorsinvil associé au gouvernement Préval avait interdit la participation du parti politique Lavalas à ces élections qui n’ont eu qu’un taux de participation de 20% des électeurs. Chiffre très bas quand on sait que les élections antérieures de 2006, également frauduleuses, avaient un taux de participation de 60%. À cela, il faut ajouter que 12% des feuilles de pointage et 8.4% de votes irréguliers ont été exclus [2]. Un gouvernement « élu » avec 716 000 votants sur un électorat estimé à 4 712 693, soit 15% de l’ensemble, naissait marqué par un déficit de popularité et était condamné, sauf ouverture, à se dessécher sur le fil du rasoir. La propagande suppléait à l’absence de références politiques de Martelly en clamant qu’il symbolisait les jeunes face à Mme Manigat assimilée aux vieux. La perception était que Martelly incarnait l’innovation, la joie et la rapidité contre Mme Manigat qui était plutôt personnifiée comme la tradition, la morosité et la lenteur.

Depuis 16 mois au pouvoir, le gouvernement Martelly a continué dans la politique de la légèreté de son sosie Sweet Micky. Le bilan est lourd. Les principaux indicateurs du cahier de charges contre le pouvoir Martelly sont les suivants :

1. Les taxes collectées illégalement sur les transferts et appels téléphoniques de la diaspora ;
2. Les coups de poignard dans le dos de ses propres alliés (cas Daniel-Gérard Rouzier) ;
3. L’agression des étudiants à la faculté d’ethnologie ;
4. L’arrestation du député en fonction Arnel Bélizaire ;
5. La non réalisation des élections pour le renouvellement d’un tiers du Sénat ;
6. Le népotisme dans les nominations d’incompétents dans les ambassades et consulats ;
7. Le renouvellement de l’occupation de la MINUSTAH en Octobre 2011 et 2012 ;
8. Les dépenses pléthoriques occasionnées par les voyages à l’étranger ;
9. Les révocations et changements arbitraires de juges, commissaires et huissiers ;
10. Le scandale de l’affaire du Dr. André Morno, voisin limitrophe du président Martelly ;
11. L’acceptation des amendements falsifiés de la Constitution de 1987 le 9 juin 2011 ;
12. La publication du texte amendé de la Constitution de 1987 en juin 2012 ;
13. L’utilisation du fisc contre les hommes d’affaires indépendants ;
14. La création illégale de commissions présidentielles pour donner à l’épouse et au fils du président le droit de gérer des millions de dollars de fonds publics ;
15. Le commerce de drogue florissant avec les arrivages de cocaïne à Port-Salut, Anse d’Ainault [3] et ailleurs ;
16. La politique du crachat du sénateur Edwin Zenny ;
17. La continuation de la politique tonton-macoute d’interdiction de départ ;
18. Les tentatives de création d’un Conseil Electoral Permanent (CEP) bidon ;
19. La forfaiture du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) ;
20. La rentrée scolaire 2012-2013 différée d’un mois ;
21. L’assassinat du Comptable du Ministère de l’intérieur, de sa femme et de deux de leurs enfants à Thomassin 38 ;
22. Les gargottes [4] financières culminant dans le budget 2012-2013 qui n’a pas été voté par les deux chambres du parlement.

Ces 22 éléments constituent des preuves palpables que le gouvernement est conduit par des plaisantins sans conscience de leur mauvaise conduite.

La mise en scène de la futilité

Un groupe de jeunes qui luttait entre eux à l’école secondaire pour déterminer lequel serait le dernier de la classe a pris le pouvoir avec la bénédiction de la communauté internationale qui se délecte en rigolant de la farce tèt kale. La communauté internationale s’accommode de tout, y compris de la mise en scène de la futilité, pourvu que ses intérêts fondamentaux d’exploitation éhontée des peuples soient sauvegardés. En décidant de faire d’Haïti un lieu de dérision et de ridicule, la communauté internationale se donne bonne conscience pour sa politique d’esclavage, de colonisation, d’embargos et d’interventions successives, jusqu’à l’ingérence de la MINUSTAH dans les affaires haïtiennes. Les jeunes d’aujourd’hui doivent bien apprendre les leçons du présent et en tirer les conséquences pour l’avenir.

Les idées reçues et les mécanismes cachés de la servitude (volontaire) n’ont jamais été aussi évidents. Surtout à un moment où le gouvernement Martelly décide de prendre les comédiens de Papa Doc comme modèles. Cela donne une transgression ludique dans un pays qui refuse le progrès et embrasse la régression. Ces jeunes comédiens au pouvoir ont déclaré la guerre à la logique et aux relations de cause à effet. Leur premier credo est de dire que tous ceux qui ont plus de 50 ans doivent être écartés des affaires publiques. Manière idiote d’imposer l’exclusion et de gérer les choses sérieuses de manière ludique.

La vie politique est une blague, une gigantesque farce

Les considérations d’âge se sont vite envolées toutefois quand il s’est agi pour le président Martelly de nommer Anel Alexis Joseph, âgé de 72, ans président du CSPJ, contrairement à la loi qui dit que la limite d’âge est de 65 ans. Le gouvernement a répondu par la rigolade en laissant comprendre que la limite d’âge permettait seulement d’écarter tous ceux qui ne veulent pas servir servilement. Dans la bonne tradition du courant politique qui s’était exprimé sous le gouvernement des Duvalier dans une bande de carnaval nommée « Le peuple s’amuse ». Une vision de l’amusement encore bien vivante.

Le président Martelly ne lésine pas pour évoquer des références scatologiques dans son parler. Il nous met le nez là-dedans à 100%, puis à 200% et enfin à 400%. Il nous roule dedans en riant à gorge déployée. Il peut être même un peu dingue dans la raillerie. Et ce faisant, il s’y prend souvent avec humour. Est-il complice de son sosie Sweet Micky ? On sait comment ce dernier, voyant arriver sa mère à un bal qu’il animait, s’exclame au micro pour l’accueillir : « Manman charony-nan fèk rive ». Devant l’étonnement du public, il calme le jeu par une pirouette géniale qui renvoie l’insulte à lui-même en disant : « charony-nan se mwen wi ! ». En arriver à se considérer comme une charogne et à une telle situation d’auto-dérision dans l’excentricité, il faut le faire ! Pour le président Martelly, la vie politique est une blague, une gigantesque farce puisqu’il a pu être « élu » président ! Et il le dit à qui veut l’entendre, délaissant cette fois le registre de l’ironie pour embrasser celui de la révolte décadente refusant toute rupture avec la politique erronée de sous-traitance industrielle sur les terres agricoles.

La farce prend une nouvelle dimension quand le représentant des troupes d’occupation de la MINUSTAH, les ambassadeurs de France, des Etats-Unis d’Amérique et de l‘Union Européenne, volent au secours du mal élu. Ces ambassadeurs veulent, cynisme aidant, continuer à pouffer de rire et à s’amuser du spectacle du gouvernement haïtien tèt kale. Ils voient d’un mauvais œil les manifestations se déroulant dans plus d’une quinzaine de villes du pays. Surtout si elles doivent conduire à un kaselezo, c’est-à-dire l’accouchement d’une nouvelle société, à mille lieux de la dérision et de la raillerie.

La fumisterie du banditisme légal

Les manifestations qui se déroulent à travers le pays depuis un mois sont un signe que la plaisanterie est devenue de mauvais goût. En effet, il faut arrêter la comédie même si les clowns peuvent mettre de l’ambiance en se montrant sympathiques. Le credo d’exclusion de tèt kale en se voulant la pierre angulaire du projet d’abêtissement de toute la société a réveillé des consciences que les forces d’occupation de la MINUSTAH croyaient avoir endormies définitivement. On comprend mieux l’alliance de tèt kale avec les pires représentants du groupe INITE du président René Préval dont l’anarcho-populisme a conforté les structures décadentes de la société, tout en prétendant les contester.

Le gouvernement rose s’engage dans une politique de cacophonie où l’on entend les accords les plus discordants. De la gauche à l’extrême droite dans un immense chaos. Il refuse de travailler avec le premier ministre Garry Conille et va même jusqu’à rompre tous les contrats des conseillers techniques payés par l’USAID qui travaillaient avec ce dernier. Entretemps, pour se donner de l’importance et prétendre mener une politique indépendante, le président et son premier ministre se promènent à Cuba, au Venezuela, en Equateur, en Bolivie et au Brésil, dans des pays où des gouvernements de gauche démocratique inventent une autre voie de développement à l’opposé de celles tracées par les institutions de Bretton-Woods au service des multinationales.

La comédie prend d’autres proportions quand, sur le plan intérieur, le président donne le change avec les trois carnavals de Jacmel, Cayes et Port-au-Prince dans lesquels la débauche et l’indécence sont exhibées avec arrogance et inconscience à la face du monde. D’une part, on allait rentrer dans la saison cyclonique et aucune mesure préventive n’avait été prise. D’autre part, tous les pronostics envisageaient une hausse des prix des produits alimentaires importés en raison de la sécheresse au niveau mondial et de la crise financière dont on connaît les effets sur la spéculation. La logique du petit clan au pouvoir ne voyait pas les rapports entre ses dépenses folles et l’absence de moyens pour faire face à la hausse des prix des produits alimentaires. Le gouvernement ne voit pas non plus les relations de cause à effet entre son budget pléthorique de 38 ministères et secrétaireries d’État et le déficit du secteur public. Ce n’est d’ailleurs pas son problème. Deux ou trois discours wololoy du président calmeront les mécontents qui oseront protester contre la politique tèt kale. La logique de l’ignorance et de la destruction prime.
Le président Martelly n’a pas caché son allégeance au duvaliérisme autant dans sa version noiriste de Papa Doc que dans celle mulâtriste de Baby Doc. Il s’en différencie toutefois de ces deux pouvoirs coloristes par sa mobilité. Alors que Papa et Baby se déplaçaient rarement hors d’Haïti, le président Martelly en est pour 16 mois à plus de 19 voyages dans 14 pays. Il est peu préoccupé par le fait que plus de 50% du budget national de 113.5 milliards de gourdes vient des dons de l’extérieur (47,5 milliards de gourdes) et du financement externe (20 milliards de gourdes). L’espièglerie des voyages pléthoriques est inscrite dans l’article 45.2 du Projet de Loi de finances signée par tous les ministres le 27 juin 2012, présenté au parlement pour approbation et devenu loi sans cette approbation. Dans la Loi de Finances 2012-2013, l’article 45.2 est devenu l’article 48.2 qui dit :

« Tout remboursement relatif aux déplacements de personnes requiert, selon le cas, une preuve de voyage, notamment la carte d’embarquement accompagnée d’un ordre de mission, exception pour le Président de la République et le Premier Ministre [5]. »

Le petit clan au pouvoir n’a aucune gêne pour dire son délire d’être au-dessus des lois et agir comme si le pays est sa propriété privée. Le banditisme légal devient la mode !

La danse des quidams, énergumènes et autres trafiquants

Même les cadres duvaliéristes recherchant une respectabilité sont à l’étroit avec le style du président Martelly qui fait de l’invective et de l’injure des marques d’autorité. Avec ou sans subtilité, l’obscurité envahit la scène. Au point où même l’ex-dictateur Jean-Claude Duvalier regarde le spectacle d’un air amusé, s’étonnant qu’on l’ait chassé du pouvoir il y a 25 ans pour aboutir à un tel cirque aujourd’hui. Lui non plus ne comprend pas la relation de cause à effet. Il ne comprend pas ou ne veut pas comprendre que c’est justement la dynamique initiée par son dictateur de père qui a déclenché cette descente aux enfers en faisant de lui un président à vie à 19 ans.

N’importe quel quidam estime qu’il peut être président et charrier au Palais national tous les énergumènes de sa trempe. C’est le cas avec les trafiquants de drogue contrôlant un marché annuel d’un milliard de dollars américains [6] et qui se pavanent dans les couloirs de la présidence. On est en plein dans ce que Karl Marx critiquait dans le gouvernement de Soulouque [7]. La gauche populacière a confondu le combat en faveur des opprimés de la société avec la promotion de la médiocrité. C’est pour n’avoir pas compris les effets délétères de ce genre de choix que cette gauche a mené une politique caricaturale qui a ruiné la production nationale.

La situation économique actuelle est avant tout le résultat de la matrice fondamentale du suicide national, c’est-à-dire des mesures économiques adoptées après le retour du pouvoir constitutionnel en septembre 1994. Se kou ki tye koukou a. L’économie haïtienne est alors soumise à une cure d’ultra-libéralisation par la communauté internationale qui en fait la condition fondamentale du retour au pouvoir du président Aristide. Les programmes d’ajustements structurels acceptés par les gouvernements d’Aristide et de Préval contiennent des mesures qui ouvrent les frontières aux importations agricoles. Les tarifs douaniers sont déclarés nuls pour les œufs, le lait, et l’huile de cuisine, tandis qu’ils ne sont que de 3% pour le riz, la farine et le sucre. Pour les haricots, la viande de porc et la viande de poulet, le tarif douanier est fixé à 5% et enfin pour le maïs, le tarif est de 15% [8]. Au cours des années 1970, les tarifs étaient généralement de 50% pour la plupart de ces produits tels que le riz, les haricots et le maïs. Le caractère suicidaire de cette politique tarifaire saute aux yeux quand on considère que, pour les pays de la Caricom, les tarifs frappant ces mêmes produits agricoles sont d’une moyenne de 40%.

Depuis 1995, les importations alimentaires ne font que grimper. Elles représentent depuis un minimum de 25% des importations totales avec des pointes pouvant atteindre 32% des importations. Quant aux exportations agricoles, elles diminuent comme une peau de chagrin, passant de 28,3% des exportations totales en 1980 à 6,2% en 2004 [9]. La situation alimentaire continue de se dégrader au point où la couverture de la consommation par la production nationale, qui était de 90% en 1986, est tombée à 47% aujourd’hui [10]. Cela a provoqué les émeutes de la faim de 2008 et le renvoi du premier ministre Jacques Édouard Alexis par le Parlement, avec en arrière-plan un sourire malicieux du président Préval.

Martelly veut ajouter un tableau noir sur le mur noir laissé par Préval

Le doublement de la population entre 1970 et 2012, les faibles investissements publics dans l’agriculture, les taux d’intérêt élevés de 30 à 40% par mois des usuriers pour des prêts aux petits paysans, la concurrence des produits importés à des prix inférieurs, l’absence de cadastre pour garantir les droits de propriété, etc. sont autant de facteurs qui ont contribué à la décapitalisation du monde rural et à sa marginalisation.

Les manifestations publiques sont en train de désamorcer la bombe perfidement destructrice de tèt kale en prenant au sérieux ce qui normalement ne mériterait pas de l’être. Le pouvoir rose fait partie du dispositif de fabrication de gouvernements ridicules. Des pouvoirs qui, avant et après 1986, ont excellé dans la mystification et ont dépassé tous les registres de la plaisanterie. « Singulier petit pays » avait dit l’illustre Louis Joseph Janvier après que les forces du statu quo qu’il avait soutenues lui aient refusé d’être candidat à la députation, l’aient arrêté et jeté en prison en janvier 1908 sous le gouvernement de Nord Alexis. Louis Joseph Janvier protestait contre les soldats des provinces qu’on voulait faire voter frauduleusement pour les élections législatives à la capitale [11]. Il brandissait la loi électorale du 26 août 1872 votée par le parti des Libéraux et autorisant uniquement les citoyens d’une commune à voter aux élections législatives dans cette commune.

En cultivant l’étrangeté et l’écart par rapport aux normes, le pouvoir d’aujourd’hui croit que les gadgets électroniques tels que les ordinateurs, les BB, Iphone et les Ipad ont un pouvoir magique et peuvent se substituer à la matière grise. Aussi trimbalent-ils un attirail électronique ridicule dans l’espoir d’y trouver solutions aux problèmes complexes auxquels leur gouvernement est confronté. Comme disent les Anglo-Saxons, le résultat est du GIGO (Garbage In Garbage Out) c’est-à-dire « Fatras entrant fatras sortant ». Quand on a rien dans la tête, il ne peut en sortir que du néant. Un vide abyssal que les méthodes de communication électronique BBM et SMS étalent dans les réseaux sociaux twitter et autres.

En transgressant les frontières de l’acceptabilité, le gouvernement Martelly veut ajouter un autre tableau noir sur le mur noir laissé par le gouvernement Préval. La population demande la démission du gouvernement Martelly dans les manifestations qui durent depuis un mois. Les protestations pleuvent aux cris de « Grangou wòz pou pèp la, anpil milyon pou Olivier Martelly (la faim rose pour le peuple, beaucoup de millions pour Olivier Martelly) ou encore Bann mechan, Yon aransò ap vann 50 G ; Vle pa vle, Fòk L’Ale (Bandes de méchants, un hareng se vend 50 gourdes ; Qu’il le veuille ou non, il doit partir). Pour les milliers de manifestants, le tumulte confus et scandaleux du pouvoir doit être arrêté. La dangerosité rose est extrême. Chaque jour qui passe, la plaie devient plus affreuse et les conséquences ne peuvent être que répugnantes pour le pays.


[1Jake Johnston et Mark Weisbrot, Des élections fondamentalement viciées en Haïti, Center for Economic and Policy Research, Washington, D.C., Janvier 2011.

[2Ibid. p. 6 et 7.

[3Jackson Joseph, « Une autre affaire de drogue ! », Le Matin, P-au-P, 9 avril 2012.

[4Jackson Rateau, « Gargotte présidentielle au nom de la démocratie », Haiti-Liberté, Vol. 5, No. 24, 28 décembre 2011 au 3 janvier 2012.

[5Ministère de l’Économie et des Finances, Loi de finances de l’exercice 2012-2013, P-au-P, juin 2012, p. 20.

[6Ben Fountain, « Addicted to Haiti », New-York Times, February 6, 2010

[7Karl Marx, Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte (1851), Uqac, Chicoutimi, Canada, 2008, p. 117.

[8International Monetary Fund, Staff Country Report – Haiti Selected Issues, number 01/04, January 2001, p. 47.

[9Conseil National de Sécurité Alimentaire, Enquête Nationale de la Sécurité Alimentaire, P-au-P, 2011, p. 39.

[10Ernst Mathurin et Budry Bayard, « État des lieux de la sécurité alimentaire en Haïti », Haïti, mars 2008, p. 13.

[11Louis Joseph Janvier, Élections législatives de 1908, P-au-P, Imprimerie Chauvet, 1908, p. 42.