P-au-P, 20 oct. 2012 [AlterPresse] --- La république d’Haïti et la France sont liées par une histoire partagée (…) de proximité, qui ne saurait être effacée d’un revers de main.
Telle est, en substance, la position de l’ambassadeur français, accrédité en Haïti, Didier Le Bret, cherchant à expliquer comment faudrait-il comprendre la présence de la France dans l’évolution de la vie politique en Haïti.
« On a une vieille histoire ensemble, une histoire que vous connaissez comme tout le monde, je veux dire une histoire partagée (…) On a une proximité. Forcément on n’arrête pas, comme ça, les choses du jour au lendemain », déclare Lebret, qui s’exprimait dans une conférence de presse, le 19 octobre 2012, à Port-au-Prince.
Didier Le Bret refuse de commenter les accusations, portées contre lui par des manifestants (se réclamant de l’opposition à l’actuelle administration politique en Haïti), selon lesquelles il ferait montre d’ingérence “flagrante” dans les affaires politiques haïtiennes et serait de connivence avec la présidence de Joseph Michel Martelly.
« Le petit ami de Martelly », un monsieur qui « vient mettre son nez dans les affaires qui ne le regardent pas », sont des idées avancées par ceux qui estiment que le diplomate français dépasse ses limites.
Un avocat haïtien inscrit au barreau de Port-au-Prince, Newton Louis Saint-Juste, a adressé une lettre à l’ambassadeur Le Bret, dans laquelle il l’accuse « d’ingérence » dans les affaires politiques haïtiennes.
Saint-Juste a même mentionné que le comportement du haut fonctionnaire français rappellerait « les affres de la colonisation ».
L’avocat haïtien a également demandé au président français, François Hollande, « d’adopter les mesures appropriées contre l’ambassadeur ».
« Ce que j’avais à dire, je l’ai déjà dit (…). Il faut que la parole soit mesurée et, de temps en temps, rare », esquive l’ambassadeur, qui semble vouloir désormais prendre une distance par rapport au déroulement des faits politiques en Haïti.
L’ambassadeur Didier Le Bret préfère surtout parler de la coopération franco-haïtienne, de l’aide à la reconstruction haïtienne (après le tremblement de terre du 12 janvier 2010) qui entre dans « une vague de sympathie et de redécouverte d’Haïti ». [srh rc apr 20/10/2012 1:39]
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