P-au-P, 15 oct. 2012[AlterPresse] --- Le Collectif de mobilisation pour un dédommagement en faveur des victimes du choléra a tenu un sit-in devant la base logistique de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation d’Haïti (Minustah) sur la route de l’aéroport (périphérie nord de la capitale) en vue d’exiger son départ et le dédommagement des victimes du choléra.
A l’occasion de la date du 15 octobre 2012 qui devait marquer l’échéance du mandat de la force onusienne, les manifestantes et manifestants ont scandé des propos hostiles à la présence de la Minustah, qui, disent-ils, est à l’origine de l’épidémie de choléra, apparue en Haïti le 19 octobre 2010.
Durant le sit-in, des actes d’agression ont été commis sur Jean Claudy Henry, un militant de l’organisation populaire « Chandèl », membre du collectif, et un journaliste-photopraphe haitien, Olrich James.
Les équipements du journaliste saisis par un policier américain lui ont été remis, par la suite, après l’intervention de quelques membres du Collectif.
Ce sit- in survient dans un contexte où le Conseil de sécurité des Nations Unies vient de proroger d’un an le mandat de la Minustah.
Actuellement, les composantes militaire et policière de la force onusienne se chiffrent respectivement à 7.276 soldats et 2.825 policiers.
Dans une résolution adoptée à l’unanimité des 15 membres du Conseil, les effectifs de la mission seront réduits à 6.270 soldats de tous rangs (à l’issue du retrait d’un nombre équilibré de militaires de l’infanterie et du génie) et à 2.601 policiers, comme le préconisait le secrétaire général, Ban Ki-Mooon, dans son dernier rapport sur la situation en Haïti en date du 31 aout 2012.
La Minustah doit continuer d’aider le gouvernement haïtien à offrir une protection adéquate à la population civile, en prêtant particulièrement attention aux besoins des déplacés et en mettant en place des dispositifs conjoints de police de proximité dans les camps, encourage la résolution.
La mission est encouragée à accompagner le gouvernement à contrer, de manière efficace, la violence en bande, la criminalité organisée, le trafic de stupéfiants et la traite des enfants.
Dans le cadre du projet commun de plan de développement de la police, la résolution souligne la nécessité pour le gouvernement et les donateurs de prêter le concours budgétaire requis afin de doter la police d’un effectif minimum de 15.000 agents pleinement opérationnels d’ici à 2016.
Le Conseil de sécurité appelle les partenaires internationaux et régionaux à accorder leur assistance au gouvernement haïtien en vue de renforcer les capacités de la police nationale haïtienne notamment en offrant le concours de formateurs et de conseillers techniques qualifiés.
À l’avenir, tout aménagement de la configuration de la force devrait reposer sur « la situation générale en matière de sécurité sur le terrain », indique t-il.
Créée en 2004, après le départ du président Jean-Bertrand Aristide, la Minustah a pour mandat d’assurer notamment un environnement sûr et stable dans le pays, d’aider à surveiller, restructurer et réformer la police nationale d’Haïti, de mettre en œuvre des programmes durables de désarmement, de démobilisation et de réintégration et de favoriser le rétablissement et le maintien de l’état de droit, de la sécurité et de l’ordre public en Haïti. [emb gp apr 15/10/2012 15 : 20]