P-au-P, 08 oct. 2012 [AlterPresse]--- Des avocats, dont Newton Louis St Juste et André Michel, somment la police nationale d’Haïti (Pnh) de donner des explications sur la mort par asphyxie de l’octogénaire, Facilia Hyppolite, suite à l’opération policière, menée le 4 octobre 2012 dans la ville de Petit-Goâve (à 68 km au sud de la capitale) et visant à mater la mobilisation « citoyenne » et « populaire » contre la présence du président Joseph Michel Martelly.
Cette opération de la Pnh, en vue de disperser la manifestation anti-Martelly, a causé la mort de l’octogénaire et fait plusieurs blessés à Petit-Goâve.
Martelly était venu inaugurer un court tronçon de route, en compagnie de l’ambassadrice américaine en Haïti, Pamela White.
En date du lundi 8 octobre 2012, deux (2) sommations ont été adressées au directeur général de la Pnh, Godson Orelus et au porte parole, Frantz Lerbours par les avocats (Newton Louis St Juste, André Michel, Julien Lénor et Jelès Brignolle) de la fille de Facilia Hyppolite, en vue de leur demander de communiquer la liste des policiers ayant pris part à cette « opération criminelle ».
Un délai d’un jour franc est imparti aux deux responsables de la Pnh.
Passé ce délai, les deux hommes seront poursuivis comme complices de cette « opération criminelle », conformément au code pénal, indiquent les avocats dans le document de sommation.
Ils invitent en particulier le porte-parole de la Pnh à dire s’il maintient ou non la déclaration faite sur les ondes de plusieurs médias, le samedi 6 octobre 2012, selon laquelle la dame Facilia Hyppolite était déjà morte avant l’opération de la police nationale d’Haïti à Vialet, Zone Mangot Marion (Petit-Goâve).
Cette déclaration est contraire au procès-verbal de constat du juge de Paix de Vialet, Jean Laguerre, font-ils remarquer.
Des individus de la zone ont dressé, en deux occasions, des barricades au niveau de la route publique de Mangot Marion à Barette, explique Elina Désir, la fille de Facilia Hyppolite, qui presentait sa version sur l’opération policière du jeudi 4 octobre 2012.
« Aux environs de 3 heures p.m locales (20:00 gmt), la police nationale d’Haïti a fait irruption dans la zone, lourdement armée et sans hésiter. Elle a lancé des projectiles et du gaz lacrymogène dans les différents endroits de la zone. Le dégagement dudit gaz s’est répandu jusque dans la maison de ma mère. C’est ainsi qu’elle a pu trouver la mort », relate la lettre de sommation à la Pnh, laquelle rapporte les propos de la fille de Facilia Hyppolite au juge de Paix de Vialet, Jean Laguerre.
Les avocats de la victime disent condamner cet acte, lequel engage toute l’institution policière et serait susceptible de la discréditer davantage.
Cet acte n’est pas conforme aux conventions Internationales relatives aux droits humains, à la Constitution, aux lois en vigueur, à la nature apolitique et à la mission républicaine de la police nationale, qui a pour devoir d’assurer la protection et le respect des libertés des personnes, des vies et des biens, rappellent les avocats. [emb kft rc apr 08/10/2012 15:40]