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Haïti-Logement : Amnesty International France demande de mettre fin aux expulsions forcées

Paris, 05 oct. 2012 [AlterPresse] --- Près de trois ans après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, Amnesty International France appelle les autorités haïtiennes à « faire cesser les expulsions forcées » des personnes se trouvant encore dans les camps de déplacés, apprend AlterPresse.

Les expulsions forcées peuvent cesser rapidement, car elles ne demandent pas de ressources spéciales, mais une volonté politique, recommande Nicole Tzonis, coordinatrice Haïti d’Amnesty International France, lors d’une soirée spéciale sur Haïti organisée à Paris à l’occasion de la journée mondiale (le lundi 1er octobre 2012) de l’habitat.

Cette soirée, déroulée le mercredi 3 octobre 2012 autour du thème « Haïti : reconstruire d’une main, déloger de l’autre », a permis aux intervenantes et intervenants, aux participantes et participants de réfléchir sur la problématique du logement en Haïti.

Plus de 20,000 familles sont aujourd’hui menacées d’expulsion dans les camps de personnes déplacées, établis après le tremblement de terre, révèle Tzonis.

« L’État reconnaît le droit de tout citoyen à un logement décent, à l’éducation, à l’alimentation et à la sécurité sociale », ajoute-t-elle.

Tzonis se réfère à l’article 22 de la Constitution haïtienne, garantissant le droit au logement à toutes les Haïtiennes et à tous les Haïtiens, ainsi qu’au pacte international relatif aux droits civils et politiques (Pidcp) interdisant l’expulsion forcée.

Déplorant le fait que « la plupart des gens se trouvant dans les camps ne savent pas s’ils ont droit au logement », la représentante d’Amnesty International croit nécessaire de prioriser l’approche par les droits humains, dans la mise en place de tout projet de développement et de reconstruction.

Des interventions de la sociologue Sonia Fayman et de l’architecte-urbaniste Jean-Pierre Troche, sur les problèmes de logement à Port-au-Prince, ont également eu lieu dans le cadre de ce débat.

La soirée a été ponctuée de poèmes lus par un trio de diseurs, dénommé « Haïti Lectures d’Avenir ».

Des textes d’Anthony Phelps, tirés de son livre « Mon pays que voici » ainsi que la courte lettre, écrite par l’auteur le 15 juin 2012 pour refuser un hommage du président Joseph Michel Martelly, ont été lus au cours de cette activité. Le public a également eu l’occasion d’écouter des poèmes de René Philoctète, Georges Castera, Jean Metellus et Jean-Claude Bajeux.

Des œuvres du peintre Eddy Saint-Martin, d’origine haïtienne, et de la jeune artiste haïtienne Mackenzie Destournelles, ont été exposées à l’occasion de ce débat animé par le rédacteur en chef de la revue Altermondes, David Eloy.

A travers des photographies de Stanley Greene, présentées par Dimitri Beck, rédacteur en chef de la revue Polka, l’assistance de se faire une idée de la situation qui prévalait en Haïti, après le tremblement de terre du 12 janvier 2010. [do rc apr 05/10/2012 11:00]