P-au-P, 4 oct. 2012 [AlterPresse] --- Le titulaire du ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp), Jean Renel Sanon, promet de rappeler, à leurs postes antérieurs, tous les juges et greffiers transférés en septembre 2012 vers d’autres affectations, en guise de suivi des recommandations de la commission justice et sécurité du sénat de la république, qui l’a auditionné le mardi 2 octobre 2012.
Plusieurs transferts de juges et de greffiers ont été opérés dans certains départements du pays, plus particulièrement dans le département des Nippes (Sud-Ouest), où le sénateur Jean William Jeanty dit constater le transfert de 40 juges de paix.
Dans l’Artibonite (Nord), notamment dans la juridiction de Petite Rivière de l’Artibonite, des individus sous enquête judiciaire seraient devenus juges d’instruction.
« Les transferts ont été opérés sur demande de certains parlementaires, des autorités proches du pouvoir et sur la demande du président Joseph Michel Martelly », s’est défendu Sanon, lors de l’audition.
Sanon a également dû répondre aux questions des sénateurs sur le dossier de l’ex-commissaire du gouvernement Jean Renel Sénatus, qu’il a récemment limogé.
Avançant qu’il ne souhaitait pas faire de sa décision irrévocable un débat, le ministre de la justice Jean Renel Sanon a soutenu que l’ex-commissaire a été éjecté de son poste pour cause d’insubordination grave et de corruption administrative.
Car, « il s’est permis de s’adresser directement à la ministre des finances, Marie Carmelle Jean-Marie, sans passer par les voies hiérarchiques, et surtout avec l’en-tête du ministère, pour solliciter une franchise douanière en vue de faire l’acquisition d’un véhicule personnel », a indiqué Sanon.
Jean Renel Sanon a été très critiqué par l’ancien commissaire du gouvernement, Jean Renel Sénatus, qui l’accuse de participer dans des activités de détournement de mineures.
Le ministre de la justice souhaitait voir mettre aux arrêts, sans aucune charge réelle, environ 36 opposants [dont les avocats Newton Saint-Juste et André Michel, cf. http://www.alterpresse.org/spip.php?article13389] au pouvoir Martelly, a également révélé Sénatus.
Appelé, par des sénateurs, à répondre de ces accusations, Sanon a affiché la posture d’un homme sûr de son fait.
S’esclaffant tout au long de l’audition, le ministre a frôlé la dérision. Il ne s’est pas gêné, non plus, de pianoter sur son portable.
Bracelet rose en main, en signe de soutien de la présidence, le ministre s’est même permis de répondre à des appels téléphoniques, alors qu’il était en pleine séance d’audition. [jep kft rc apr 04/10/2012 8:25]