P-au-P, 2 oct. 2012 [AlterPresse] --- La Banque mondiale (Bm) invite l’exécutif haïtien à se pencher sur la mise en place de mécanismes pour remplacer l’aide internationale intensifiée, que reçoit le pays depuis deux ans et huit mois, au moment de lancer, le vendredi 28 septembre 2012, la seconde phase d’un projet de développement (de la banque) baptisé ‘’ stratégie intérimaire pour Haïti’’.
Au fur et à mesure que le temps passe, l’assistance, manifestée par des pays de la communauté internationale envers la république caribéenne, depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010, devrait aller « decrescendo », selon les déclarations du coordonnateur des activités de la banque mondiale en Haïti, Deo Ndikumana.
De ce fait, « il faut que le gouvernement fasse des efforts pour mobiliser les ressources internes (du pays) pour remplacer l’aide internationale », semble conseiller Ndikumana.
Les premiers pas d’une telle démarche nécessiteraient « une gouvernance économique, solide et améliorée », puis « une gestion transparente des ressources publiques ».
La mise en place de politiques économiques et la réhabilitation des infrastructures socio-économiques sont des paramètres à considérer dans ce processus de mobilisation des moyens pour le changement de vie des Haïtiennes et des Haïtiens, suggère la banque mondiale.
En dépit des progrès réalisés sur les deux années écoulées, il « reste beaucoup à faire et la route pour l’amélioration des conditions de vie des Haïtiennes et Haïtiens est vraiment longue », soutient Ndikumana.
Les efforts, qu’auront entrepris les autorités gouvernementales haïtiennes, contribueront à permettre un meilleur atterrissage de la phase secondaire de la stratégie de la Bm pour Haïti.
Ce plan comprend essentiellement 4 grands axes, articulés en des points visant une réduction de la vulnérabilité de la population, la reconstruction durable, le renforcement du capital humain et la promotion inclusive.
Cette étape vise l’affermissement de ce qui a été déjà fait au cours de la période d’urgence, ayant suivi le tremblement de terre du 12 janvier 2010.
Un renforcement des capacités nationales (haïtiennes) pour une bonne gestion des catastrophes naturelles, un appui à la mise à niveau des infrastructures (publiques), la reconstruction et la construction de logements, une assistance continue aux victimes du séisme, le financement de l’éducation de base pour toutes et tous, l’accès aux soins de santé maternelle, sont des activités à mettre en œuvre dans le cadre de l’exécution de la stratégie intérimaire pour Haïti (Isn2).
A partir de cette stratégie, il faudrait parvenir à la création d’emplois pour les plus pauvres, une amélioration de l’environnement des affaires pour permettre au secteur privé haïtien d’investir, une amélioration de l’accès à l’électricité et la réhabilitation de l’infrastructure agricole, surtout dans l’Artibonite (Nord).
Ces actions ne devraient pas rendre le pays invulnérable (« la vulnérabilité sera toujours là »). Mais, elles permettront surtout d’avoir assez de capacités pour affronter les moments d’adversités.
Elles ne feront que « diminuer et atténuer la vulnérabilité ».
Le fonds pour la mise en œuvre de cette politique, estimé à 500 millions de dollars américains (US $ 1.00 = 43.00 gourdes ; 1 euro = 58.00 gourdes aujourd’hui), a été approuvé en décembre 2011.
255 millions ont été déjà dépensés pour l’opérationnalisation de la première phase.
L’aval, pour l’utilisation des 245 millions qui restent, a été donné par le conseil d’administration de la banque mondiale le jeudi 27 septembre 2012.
Les prochaines opérations se tiendront d’octobre 2012 à juin 2014. [srh kft rc apr 2/10/2012 11:00]