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Haïti - Éducation : Timide rentrée scolaire dans les zones frontalières de Fonds-Verrettes

correspondance Ethzard Cassagnol

Fonds-Verrettes, 2 octobre 2012 [AlterPresse] --- La réouverture des classes, ce lundi 1er octobre 2012, n’a pas attiré beaucoup d’élèves dans les écoles publiques et privés situées dans le centre-ville et les zones frontalières de Fonds-Verrettes, constate AlterPresse.

Ce lundi matin, au centre-ville de Fonds-Verrettes, les portes d’écoles sont ouvertes, les directeurs et les professeurs sont sur place.

Cependant, la plupart des élèves sont absents.

Le lycée national de Fonds-Verrettes a accueilli près de 4 pour cent de ses élèves sur l’ensemble de son effectif habituel.

Quant à l’école nationale de Fonds-Verrettes, le problème est plus compliqué.

Dans cet établissement, aucun élève n’a fait acte de présence. Les membres de la direction sont restés à attendre d’éventuels élèves pendant plusieurs heures, mais ce fut en vain.

Le programme de scolarisation universelle gratuite, prônée par le président Michel Martelly, cause la démission de certains parents qui pensent que leurs enfants pourront aller à l’école sans payer de frais scolaires, argumente le directeur de l’école nationale de Fonds-Verrettes, Julien Zétrenne.

Seule l’école presbytérale « Sainte Croix » de Fonds-Verrettes fonctionnait avec un effectif de 20% d’élèves.

Dans la zone frontalière de Fond-Verrettes, plus précisément à Trois Marres, sur l’ensemble des écoles qui sont ouvertes, une seule dénommée "institution mixte lumière" a reçu un effectif de quatre élèves.

Les parents passent à l’école : c’est pour partager généralement leurs problèmes économiques relatifs à l’achat des fournitures classiques, de l’uniforme et aux frais scolaires, fait savoir un membre de la direction de cette école, Marie Nelta Aléus.

A Palmis Tanpe, zone frontalière située à huit kilomètres du bourg de Fonds-Verrettes, les portes des écoles sont ouvertes, les membres de la direction ainsi que les professeurs sont là, tandis que les élèves sont absents.

A Bwa Tonbe et Bwa Negrès, c’est le même cas de figure.

Le collège frère Darius, situé à Terre Froide, fonctionne avec un effectif de 15% d’élèves, en raison d’une distribution (de cahiers et plumes) faite par le directeur de l’école.

L’interdiction d’abattage des arbres est la principale raison, évoquée par les familles, pour expliquer leur manque de moyens économiques pour envoyer leurs enfants à l’école.

Autrefois, la plupart de ces familles haïtiennes, qui résident dans les zones frontalières de Fonds-Verrettes, subvenaient à leurs besoins grâce au commerce de charbon fabriqué à partir de la coupe des arbres en République Dominicaine. [ec emb kft rc apr 2/10/2012 10:25]