P-au-P, 01 oct. 2012 [AlterPresse] --- La plateforme des organisations haïtiennes de défense des droits humains (Pohdh) dit prendre acte des engagements, pris par le gouvernement en matière d’état de droit lors de la 67e assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (Onu), dans une déclaration empreinte de scepticisme transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
Le premier ministre Laurent Salvador Lamothe a fait valoir, dans une intervention le 24 septembre 2012, des avancées dans le domaine de l’état de droit en Haïti et l’engament de son gouvernement de favoriser la ratification de six (6) conventions « importantes » pour la protection et la promotion des droits humains.
Six (6) conventions attendent que l’exécutif les envoie au parlement aux fins d’être ratifiées et mises en application.
Il s’agit de la convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ; la convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées ; la convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et les membres de leur famille ; le statut de Rome établissant la Cour Pénale Internationale ; la Convention de 1954, relative au statut des apatrides et la Convention de 1961 sur la réduction des cas d’apatridie.
« L’état de droit, c’est d’abord et avant tout le renforcement effectif des institutions de services publics et le respect des lois républicaines », rappelle la Pohdh en ce qui concerne les avancées, louées par Lamothe.
Jusqu’à date, Michel Martelly et son équipe ont accumulé des mauvaises notes, que la plateforme ne manque pas de signaler.
Un député en fonction a été arrêté en violation de son immunité, des journalistes ont été menacés et récemment aussi interpellés.
L’administration Martelly/Lamothe y est donc allée un peu fort, juge la Pohdh en déclarant aux Nations Unies que « la presse jouit d’une liberté totale, au point qu’elle conduit parfois les journalistes à la diffamation ».
De plus, plusieurs rapports accablants des organes des Nations Unies et de l’Organisation des États américains (Oea), sur la situation des droits humains en Haïti et le non-respect des obligations de l’État haïtien, plus particulièrement envers les sinistrés du 12 janvier 2010, qui ont été expulsés arbitrairement des camps, témoignent de la faiblesse de ce gouvernement en matière d’état de droit.
Plus de deux ans après le séisme, 390 mille personnes continuent encore de vivre dans des camps, dont les issues sont souvent l’expulsion forcée, une enveloppe pauvre de relogement, ou Canaan. [jep kft rc apr 01/10/2012 17:15]