Español English French Kwéyol

Haïti - Politique : Un troisième délégué dans le Sud en 16 mois

P-au-P, 25 sept.2012 [AlterPresse] --- La présidence haïtienne de Joseph Michel Martelly, qui semble éprouver de grandes difficultés pour trouver un représentant définitif dans le département du Sud , annonce la nomination d’un troisième délégué, seulement 1 an et quatre mois après son investiture, selon les informations transmises à AlterPresse.

« Le citoyen Serge Chéry a été nommé délégué départemental du Sud, par arrêté présidentiel », informe, en deux lignes, le bureau de communication de la présidence.

Ainsi, est remercié l’ancien représentant de l’exécutif, Étienne France, à ce poste.

Contacté par AlterPresse, l’ancien délégué explique avoir appris sa révocation que par la voie de l’arrêté présidentiel.

« Je ne connais pas le motif », ajoute Etienne France qui n’aura servi que 3 mois à ce poste.

« C’est la volonté du gouvernement », retient-il comme hypothèse.

La nomination d’une troisième personnalité, en 16 mois de gestion gouvernementale, au poste de délégué du Sud, arrive environ une dizaine de jours après une journée de grève générale observée dans la ville des Cayes (chef lieu du département du Sud), pour dénoncer le phénomène de l’insécurité et la politique de l’administration Martelly / Lamothe.

Par le biais de sa délégation dans le Sud, le gouvernement aurait distribué de l’argent pour étouffer le mouvement, selon des informations communiquées dans les médias locaux aux Cayes par l’ancien délégué après la grève générale du jeudi 13 septembre 2012.

Un montant de 300,000.00 gourdes (Us $ 1.00 = 43.00 gourdes) a ainsi été distribué, le mercredi 12 septembre au complexe administratif de la ville qui abrite la délégation departementale du Sud, apprend AlterPresse.

L’ancien sénateur Jean Gabriel Fortuné et ancien délégué (de septembre 2011 jusqu’à sa démission en mars 2012), bien avant Étienne France, qui était l’un des initiateurs de cette grève a expliqué, pour sa part, que les 300 mille gourdes en question étaient destinées à troubler la marche pacifique du 13 septembre 2012.

Des rumeurs veulent faire remonter la révocation d’Étienne France au fait qu’il est intervenu dans les médias sur cette question d’argent.

Pour Étienne France, il n’avait fourni que des explications sur le dossier et c’est tout.

Un dossier qu’il ne veut plus aborder dans la presse !

Le nom d’un fonctionnaire du ministère de l’intérieur, qui aurait remis l’argent au délégué révoqué, n’est jusqu’alors pas révélé. [srh kft rc apr 25/09/2012 13:45]