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Haïti - Manifestation aux Gonaïves : Des étudiants en colère prennent à partie le ministre de l’éducation nationale

correpondance Exalus Mergenat

Gonaïves, 25 sept. 2012 [AlterPresse] --- Le ministre de l’éducation nationale et de la formation professionnelle, Vaneur Pierre, a reçu un accueil violent, le lundi 24 septembre 2012, de la part des étudiantes et étudiants de l’université publique de l’Artibonite aux Gonaïves (Upag), mécontents de l’attitude des autorités qui refusent de leur accorder leurs diplômes, apprend l’agence en ligne AlterPresse.

Pierre, qui tentait de négocier avec les étudiants pour les convaincre de ne plus organiser leur manifestation, a été contraint de laisser l’enceinte de l’université.

Le ministre ne fait que des discours et rien de concret pour résoudre les différents problèmes auxquels est confrontée l’Upag, estiment
les étudiants.

Le ministre, qui s’est hâté de vider les lieux, a même laissé son véhicule, retenu pendant plusieurs heures par les étudiantes et étudiants qui ont aussi crevé les pneus d’un autre véhicule appartenant au vice-délégué de l’arrondissement des Gonaïves, Fred Henri, qui accompagnait le ministre.

Cette manifestation, de plusieurs centaines d’étudiantes et d’étudiants des Gonaïves, a parcouru plusieurs rues de la ville.

Arrivés a l’entrée sud de la ville, précisément dans le zone de Bigot, les manifestants ont dressé des barricades de pierres, interrompant la circulation pendant quelques heures, et ont lancé des propos hostiles contre l’administration [du president Joseph Michel] Martelly / [et du premieir ministre Laurent Salvador] Lamothe, sous les yeux des agents de la police nationale départementale.

La manifestation du 24 septembre 2012 a été aussi l’occasion pour les étudiantes et étudiants de l’Upag d’exiger, des autorités, la nomination d’un recteur a la tête de l’université, d’un vice-recteur aux affaires académiques, d’un doyen a la tête de la faculté des sciences administratives, ainsi qu’un renforcement des autres décanats de l’université.

Depuis janvier 2007, date marquant l’ouverture de cette université dans le chef-lieu du département de l’Artibonite (Gonaïves), au moins trois promotions d’étudiantes et d’étudiants - ayant bouclé leurs études en sciences de l’éducation, sciences infirmières, sciences économiques, sciences comptables et de gestion - n’ont pas pu recevoir leurs diplômes.

Depuis plus d’un année, l’université publique de l’Artibonite aux Gonaïves est dirigée par un chargé de mission.

Ce qui serait à la base de problèmes d’ordre structurel et académique, nuisibles au bon fonctionnement de l’Upag, déplore un étudiant finissant en gestion, qui participait à la manifestation du 24 septembre 2012.

« Nous avons terminé, avec succès, nos quatre années d’études. Pourquoi les autorités ont-elles refusé de nous décerner nos diplômes » ?, s’interroge un étudiant, jugeant insouciante l’attitude des autorités de l’éducation nationale.

Les étudiantes et étudiants de l’université publique de l’Artibonite aux Gonaïves n’écartent pas la possibilité de poursuivre leur mouvement et de le transformer en mobilisation contre l’administration Martelly/Lamothe s’ils n’obtiennent pas satisfaction dans les prochains jours.

Début septembre 2012, les étudiantes et étudiants de l’Upag ont décidé de bloquer toutes les activités au sein de l’université, empêchant les opérations d’inscriptions de nouvelles candidates et de nouveaux candidats. [em kft rc apr 25/09/2012 11:10]