correspondance Pénia Bonicet
Anse-à-Pitres, 21 sept. 2012 [AlterPresse] ---Condamnant le récent rapatriement, le mardi 18 septembre 2012, d’une cinquantaine d’Haïtiennes et d’Haïtiens à la frontière , le groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr), à travers son bureau à Anse-à-Pitres, (Sud-Est), souhaite de meilleurs traitements pour les ressortissantes et ressortissants haïtiens en République Dominicaine.
Au nombre de ces 49 Haïtiennes et Haïtiens refoulés en Haïti, figurent 15 femmes, dont deux (2) sont enceintes, 25 enfants (filles et garçons âgés de 6 mois à 17 ans) et 13 hommes.
Ces personnes ont été accueillies par le bureau du Garr à Anse-à-Pitres.
Avant leur expulsion sur la frontière d’Anse-à-Pitres, elles ont été transportées, de force, en hélicoptère à l’aéroport de Pedernales, par des militaires dominicains.
Ces personnes expulsées vivaient à Enriquillo (une province de Pedernales en République Dominicaine), là où se trouve le parc Xaragua, vaste espace destiné à l’agriculture dont l’accès est interdit aux Haïtiens migrés par les citoyennes et citoyens dominicains.
Une interdiction que les ressortissantes et ressortissants haïtiens aurait violée, selon les informations recueillies par AlterPresse auprès du bureau du Garr à la frontière d’Anse-à-Pitres.
Au cours de leur refoulement, ces personnes ont été brutalisés, leurs maisons ont été incendiées par les soldats dominicains qui ont également confisqué leurs pièces d’identité, rapporte une des victimes.
« Les militaires dominicains ont choisi de m’expulser sans me donner la chance de récupérer tout ce qui était en ma possession, comme mes semences, les actes de naissance de mes enfants, mes vêtements, tous incendiés par les militaires », se plaint Estalice Dieuveuille, l’une des 2 femmes enceintes.
Cette femme expulsée a 4 enfants, âgés respectivement de 2, 5, 8 et 11 ans. Elle vivait dans la province dominicaine d’Enriquillo depuis déjà 5 années.
« Ce rapatriement s’est fait d’une manière inattendue », s’étonne Jean Kelerman Jasmin, l’animateur du bureau du Garr en Anse-à-Pitres.
Face à cette situation de violences répétées sur la frontière, au détriment de nationaux d’Haïti, le bureau du Garr à Anse-à-Pitres encourage les autorités haïtiennes et dominicaines à dialoguer pour trouver une solution efficace, susceptible de mettre fin aux exactions, sévices et autres formes de vexations à l’encontre de ressortissantes et ressortissants haïtiens en République voisine. [pb kft rc apr 21/09/2012 11:45]