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Haïti-insécurité frontalière : Cambriolage de 5 dépôts de produits alimentaires à Belladère

correspondance Shella Chauvette

Belladère, 20 sept 2012 [AlterPresse] --- Cinq (5) dépôts de produits alimentaires, situés dans le marché de Belladère (département du Centre) ont été cambriolés par des bandits, dans la nuit du dimanche 16 au lundi 17 septembre 2012, apprend AlterPresse.

Parmi les dépôts pillés, l’un se trouve à la salle paroissiale de Notre Dame de Lourdes, une institution religieuse d’appartenance catholique romaine. Les quatre (4) autres appartiennent à des commerçantes et commerçants.

Lors du cambriolage, les bandits ont tiré des coups de feu pour créer la panique et opérer, ainsi, en toute tranquillité. Ils ont emporté des caisses d’huile de cuisine, des sacs de riz, de pois (haricots) qui se trouvaient dans l’entrepôt de la paroisse, rapporte un témoin.

« Il est très facile d’accepter l’idée, selon laquelle la concentration de nouveaux migrants venant d’autres zones, surtout de Port-au- Prince, aurait un impact sur la montée de l’insécurité », avance le prêtre Gernelus Clerzimé, affecté à cette paroisse.

Ces gens, qui sont à la base de cette insécurité, s’adonnent à des opérations de vol à mains armées en vue de satisfaire leurs besoins », accuse encore Clerzimé.

Comme le soulignent un grand nombre de citoyennes et citoyens du bourg, le phénomène de l’insécurité dans cette ville frontalière serait lié à la hausse du chômage, auquel sont confrontés ces migrants.

Les commerçantes et commerçants de Belladère n’ont pas cessé de se plaindre de la montée de l’insécurité à Belladère, où, quasiment tous les soirs, sont entendus des tirs d’armes à feu, ces derniers jours.

« Un bandit, dénommé Ti sonson, prend un malin plaisir, à chaque fois, de rançonner les gens, sur la route reliant Lascahobas à Belladère, plus précisément dans une zone appelée Los Pinos » (les riverains ont l’habitude de dire "Los Pin.."), affirme une commerçante, signalant que ce bandit fonctionne en réseau avec d’autres acolytes du centre-ville de Belladère.

Presque inexistante, avec un effectif réduit, l’institution policière n’arrive pas à faire face aux attaques des bandits qui détiennent des armes de grands calibres, déplore t-elle.

« La ville de Belladère est livrée à elle-même », se plaint, pour sa part, le maire principal Roselor Alcide.

Les policiers, cantonnés au commissariat de Belladère, n’ont pas de moyens logistiques pour travailler et sécuriser le centre-ville, notamment en faisant des patrouilles, reconnait, pour sa part, l’inspecteur de la police nationale d’Haïti (Pnh), Rosemond Aristilde, dans des déclarations à AlterPresse.

« Quand la situation devient trop complexe, nous faisons appel à la direction départementale de la Pnh, qui envoie d’autres corps spécialisés pour maintenir l’ordre », fait savoir Aristilde.

Belladère n’a que 10 policiers nationaux pour une population de 80,000 personnes. [sc kft rc apr 20/09/2012 9:40]