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Haïti–Post séisme : Les familles sinistrées du camp Acra veulent s’impliquer dans le processus de leur relogement

P-au-P, 20 sept.2012 [AlterPresse] --- Des familles, sinistrées du tremblement de terre du 12 janvier 2010 et établies au Camp Acra (Delmas, au nord-est de la capitale) annoncent une marche, le vendredi 21 septembre 2012, pour crier leur ras-le-bol de vivre dans des conditions infra-humaines depuis 2 ans et 8 mois et apporter leurs propositions de relogement aux autorités.

« Chanje n leson (nos réalités d’existence doivent changer) » : c’est ainsi que les membres des 13 comités de ce camp, divisé en 2 blocs, baptisent ce mouvement initié avec l’élaboration d’une proposition pour l’amélioration de leur vie.

Le camp compte 32 mille personnes, selon les informations fournies par le comité.

Ces personnes vivent dans des abris de fortune, faits de bâches déchirées, pour la plupart.

A l’occasion de la marche du vendredi 21 septembre 2012, un document - contenant des propositions de relogement - sera transmis à la présidence, au bureau du premier ministre et au parlement haïtien.

Le même document sera également transmis à la chambre de commerce et d’industrie d’Haïti (Ccih) ainsi qu’aux ambassades des pays étrangers accrédités à Port-au-Prince.

Une façon de « tenir tout le monde au courant de notre demande », précise Élie Joseph Jean-Louis, responsable de l’un des comités du camp Acra à Delmas.

« Nous voulons rentrer dans une mouvance participative avec l’État (le gouvernement) », explique Jean-Louis.

Une lettre a déjà été acheminée à l’exécutif et au parlement pour les informer de cette démarche, soulignent les responsables du camp Acra.

Dans le cadre de leur requête, ces citoyennes et citoyens, mères et pères de famille, qui « veulent vivre dans des maisons modernes », comptent s’organiser pour donner quotidiennement à l’État 110.00 gourdes (US $ 1.00 = 43.00 gourdes ; 1 euro = 58.00 gourdes), dans la perspective de bénéficier d’un village ayant toutes les conditions requises de logement.

Sans préciser la durée de collecte de ces fonds communautaires, ils affirment vouloir obtenir les 110 gourdes par famille à partir d’un petit consortium populaire plus connu sous le nom de sabotay) en Créole.

La somme d’argent collecté devrait être utilisée par le gouvernement pour construire un village moderne, où ils seront alors loges.

Les personnes déplacées au Camp Acra décident d’agir de la sorte, en guise de contribution communautaire au fonds que mettrait le gouvernement pour la construction du village désiré.

Vingt mille gourdes (G 20,000.00) est la somme que l’administration Martelly/Lamothe donne aux victimes du tremblement de terre du 12 janvier 2010 pour quitter certains camps ciblés dans le cadre du programme 16/6.

Une allocation insuffisante pour avoir accès à un logement décent, rappellent les membres des comités du Camp Acra.

Sur la même lancée, ils invitent le gouvernement à leur octroyer un terrain, sur lequel ils placeraient d’abord des abris provisoires (shelters en bois) qui seraient, au fur et à mesure, remplacés par des maisons décentes.

Ces personnes déplacées du tremblement de terre du 12 janvier 2010 ne souhaitent pas aller vivre à Mòn Kabrit (morne à Cabris, au nord-est de Port-au-Prince) », où 3,000 unités de logements sont en cours de construction.

Cela constituerait un grand bidonville, et non un village moderne comme ils le désirent, considèrent-ils. [srh kft rc apr 20/09/2012 9:15]