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Haïti-Hausse des prix : Grogne au Plateau central

correspondance Ronel Odatte

Hinche, 17 sept. 2012 [AlterPresse] --- La situation de misère, qui sévit dans le pays, fait réagir au Plateau Central (Est/Nord-Est), où de nombreuses familles sont confrontées, au quotidien, à des difficultés extrêmes pour se nourrir à cause de la flambée des prix des denrées alimentaires, selon les témoignages recueillis par AlterPresse.

Le riz, aliment préféré des hinchoises et hinchois, est passé en une semaine de 975.00 à 1,000.00 gourdes le sac, tandis que la farine est passée de 1,350.00 à 1,400.00 gourdes (US $ 1.00 = 43.00 gourdes ; 1 euro 58.00 gourdes aujourd’hui).

Le sucre brun, qui se vendait à 2,000.00 gourdes, coûte aujourd’hui 2,100.00 gourdes le sac (de 100 lbs), alors que le sucre blanc est passé de 2,400.00 à 2,500.00 gourdes le sac (de 100 lbs).

La caisse de lait en boite métallique a grimpé de 750.00 à 800.00 gourdes. Le gallon d’huile de cuisine monte de 300.00 à 325.00 gourdes.

Pour une caisse de hareng, il faut dépenser 2,200.00 gourdes au lieu des 2,125.00 gourdes exigées auparavant.

« Les prix des produits de première nécessité ne cessent pas d’augmenter, tandis que les salaires ne bougent point d’un pas. Comment pourrais je m’occuper convenablement de mes proches » ?, s’interroge Marco H. Pierre, enseignant et plombier, originaire de Hinche.

A Hinche, justement, les pères de familles sont de plus en plus inquiets de leur situation.

« Il y a deux ans, je pouvais payer les frais de scolarité de mes 4 enfants, les bordereaux du service national d’eau potable (Snep), alimenter éventuellement mon téléphone portable et nourrir mes enfants. Aujoud’hui, je peux difficilement répondre à ces obligations », indique, pour sa part, un cadre de la direction départementale du ministère de l’agriculture qui a requis l’anonymat.

Sur le terrain de la vente, les commerçantes et les commerçants sont en colère contre le pouvoir en place qui, selon eux, ne fait montre d’aucune volonté d’établir une stratégie en vue de faire baisser le coût de la vie.

« Les plus pauvres n’ont pas de chance sous ce gouvernement, qui ne se soucie pas de nos misères », souligne, de son coté, Magalie Augustin, une vendeuse de vêtements usagers.

« Le pois de Miami est passé de 175.00 à 250.00 gourdes la marmite (de 5 1/2 lbs). Le beurre est passé de 750.00 à 1,100.00 gourdes la caisse, alors que les gens ne veulent plus s’en procurer à cause de la flambée des prix », se plaint Marie Maude Jean, une jeune de 29 ans qui pratique le commerce des produits alimentaires depuis près de 4 ans dans la ville de Thomassique (18 km de Hinche).

Même son de cloche dans les restaurants, où les plats simples sont passés de 100.00 à 125.00 gourdes.

La branche économique de la construction est également touchée.

Le ciment gris est passé de 320.00 à 325.00 gourdes le sac. La barre de fer rond (dimension 1/2) a grimpé de 375.00 à 385.00 gourdes et celle (de dimension 3/8) est passée de 220.00 à 225.00 gourdes.

La grogne semble généralisée dans le Plateau central.

Nombreux sont les membres de la population, qui préconisent une mobilisation citoyenne contre la situation actuelle. [ro kft gp apr 17/09/2012 15:25]