Correspondance Ronel Odatte
Hinche 7 sept. 2012 [AlterPresse] --- « La population hinchoise n’est pas à l’abri des risques d’inondations. Quelques gouttes de pluies suffisent pour créer la panique » : c’est l’avis de l’ingénieur agronome Accène Joachin, spécialiste en agro écologie.
Selon lui, les canaux sont toujours remplis de déchets organiques et de matières plastiques alors que les rues ne sont pas drainées. De plus la ville de Hinche est entourée par deux grandes rivières (Guayamouco, Hinquitte). Toutes ces conditions sont favorables aux inondations, dit-il.
Le dimanche 2 septembre dernier, Les habitantes et habitants de plusieurs quartiers de la ville étaient sous le choc. Une pluie battante qui a duré une demi-heure a transformé ces quartiers en rivières. Cette situation oblige les habitants de la ville à se préparer au pire.
« Quand il pleut, l’on doit se préparer à toute éventualité, notre ville n’est plus protégée, comme vous le voyez, il n’y a pas de drainage et l’on ne sait pas quand les autorités apporteront une solution », réagit Rosette Célestin qui habite la rue Antenor Firmin.
Thermilia Gilbert, une sexagénaire, propriétaire d’une maison à l’entrée de la rue Paul Covila se plaint elle aussi de la situation. « Chaque saison de pluie est pour moi une période de grandes difficultés. Je dois payer quelqu’un plus de 200 gourdes pour nettoyer ma maison », déplore t-elle.
Dans les quartiers de Bois Vernat, de Cité Silence et de Chérival, certaines personnes ne cachent pas leurs colères à l’encontre des autorités locales qu’elles accusent d’inertie devant des risques pourtant bien visibles.
Tanase Augustin mère de deux enfants explique à AlterPresse que sortir de sa maison après la pluie n’est pas chose facile. Selon elle, la rue est remplie de déchets, et l’on doit attendre plus de quatre heures avant que les eaux ne disparaissent.
Le maire de la ville de hinche, André Renard, a, quant à lui, parlé d’absence de synergie entre les institutions étatiques pour justifier l’indisponibilité des services d’assainissement.
« Quand je m’adresse aux responsables des travaux publics au sujet du drainage des eaux, ils me demandent du carburant ou de l’argent en contrepartie, et parfois même pour avoir la police on vous demande de l’argent », confie le maire André Renard.
Par ailleurs, la décision du gouvernement d’interdire à partir d’octobre prochain la vente des sachets en plastique ou la commercialisation de certains récipients en plastique, qui obstruent les canaux d’évacuation, a été accueillie favorablement à Hinche. [ro kft gp apr 7/09/2012 10 :15]