P-au-P, 3 sept. 2012 [AlterPresse] --- La majeure partie de la population haïtienne n’a pas accès à des soins de santé de base, révèle la plate-forme des organisations haïtiennes des droits humains (Pohdh) dans une enquête réalisée, entre février et mai (2012), sur dix (10) institutions sanitaires publiques dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, dans un document transmis à AlterPresse.
La plateforme recommande à l’État d’augmenter la quantité de centres de santé dans tout le pays, en fonction des nouveaux besoins créés par le tremblement de terre du 12 janvier 2010.
Constitué d’un organe central, des directions départementales et des unités communales de santé (Ucs), le système de santé ne suffit pas pour combler les vides qui entravent le fonctionnement de la branche sanitaire haïtienne et couvrir tout le territoire national, fait savoir la Pohdh.
Sur les dix (10) institutions enquêtées, sept (7) - soit un pourcentage de 70% - sont mal entretenues et leur capacité d’accueil est très limitée, à cause de la quantité infime de matériels disponibles et du manque de personnel qualifié de santé.
Ces institutions sanitaires publiques font face à un manque de prise en charge par l’État ainsi qu’à une carence en ressources financières et humaines, indique la Pohdh, faisant référence aux hôpitaux Sanatorium, de l’Université d’État d’Haïti (Hueh), la paix de Delmas 33, Défilée de Beudet de la Croix-des-Bouquets et au centre de santé de Portail Léôgane.
Ces différents centres de santé et hôpitaux publics - qui sont, pour la plupart, au stade primaire - sont localisés dans les communes de Port-au-Prince, Delmas et Croix-des-Bouquets (nord-est de la capitale), Cité Soleil (nord) et Kenscoff (à l’est de Port-au-Prince).
L’incapacité du personnel de santé à accomplir ses tâches convenablement et son manque de ponctualité entraîne de graves conséquences sur la qualité des services offerts aux patients.
Il s’agit de difficultés communes à plusieurs de ces institutions, notamment le centre de santé de Kenscoff, l’hôpital de Carrefour, le centre de psychiatrie et de neurologie Mars et Kline.
Les conditions de santé, dans lesquelles vit la population haïtienne, sont inhumaines.
Exposée à toutes sortes de maladies, la population est de plus en plus confrontée aux problèmes d’inaccessibilité aux soins de santé de base, déplore la Pohdh.
Le pays dispose uniquement de 5.9 médecins, 5.9 infirmières et 6.5 professionnels de santé pour 10,000 habitants. Il existe neuf cent quatorze (914) institutions sanitaires dans tout le pays, dont 60% sont concentrées dans l’Ouest, fait remarquer la Pohdh.
Le ministère de la santé publique et de la population (Mspp) devraiit définir clairement une politique de santé publique, qui tient compte des besoins réels et fondamentaux de la population haïtienne, recommande la plateforme.
Le Mspp devrait recruter des professionnels, sur la base de leur compétence, et également superviser continuellement les centres de santé et les hôpitaux publics, en vue de connaître leurs besoins réels en terme de matériels et de ressources humaines.
Voter des lois sur la santé comme service public, allouer un fonds pour la recherche sur la santé et la prévention sanitaire, dans le budget de l’université d’État d’Haïti (Ueh), devaient être ’inscrits comme des priorités du gouvernement actuel, exige la plateforme des organisations haïtiennes des droits humains. [emb kft rc apr 03/09/2012 13:30]