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Haïti-Conseil électoral permanent : 2 représentants de l’exécutif nommés respectivement président et vice-président du bureau provisoire

Josué Pierre-Louis, un des représentants de l’exécutif et ancien ministre de la justice sans décharge de sa gestion, nommé président

P-au-P, 22 août 2012 [AlterPresse] --- Un bureau provisoire, composé des six (6) membres du conseil électoral dit permanent (Cep) investis le mardi 21 août 2012 malgré les contestations, a été mis sur pied avec comme président Josué Pierre Louis, l’un des représentants de l’exécutif et ancien ministre de la justice qui n’a pas encore reçu décharge de sa gestion publique en octobre 2011, apprend l’agence en ligne AlterPresse.

Mis sur pied peu après la cérémonie d’installation du 21 août, le bureau provisoire comprend Gustave Acacia (représentant de l’exécutif, vice-président), Reynaldo Brunet (représentant de l’Exécutif, responsable des opérations électorales), Yves Benoit Jean Marie (représentant du judiciaire, trésorier), Patrick Metellus (représentant du judiciaire, secrétaire général) et Salnave Exantus (représentant du judiciaire, responsable de la communication).

Ces six (6) membres ont été nommés suite à un arrêté présidentiel, paraphé par le chef de l’État, Michel Martelly, le mercredi 15 août 2012.

« Nous sommes déjà en train d’organiser et de renforcer les structures de l’institution [le Cep] en vue de l’habiliter à opérationnaliser, avec efficacité, la vision et les stratégies du conseil que vous constituez », fait savoir la directrice générale du Cep, Gabrielle Yacinthe lors de l’installation.

« Avec les pouvoirs de l’État, nous sommes tous - conseillers, cadres et employés de cette noble institution(Cep) - appelés à participer à l’édification d’un état de droit et ouvrir ainsi, à la nation, les voies d’un nouveau et meilleur destin », affirme-t-elle.

« Les défis, qui nous attendent, sont de taille. Et les relever ne peut que nous atteler à une œuvre à la fois stimulante et exaltante », ajoute Yacinthe, investie comme directrice générale quelques semaines avant la nomination des 6 conseillers électoraux.

La directrice générale du Cep se donne pour tâche de ramener la confiance des citoyennes et citoyens dans cet organisme et les processus électoraux.

De son coté, le ministre de justice et de la sécurité publique, Jean Renel Sanon qui a présidé la cérémonie, invite les autres secteurs à ne pas s’attarder sur les divergences.

Sanon, qui est membre du nouveau parti présidentiel appelé parti haïtien tèt kale (Phtk), promet de veiller et de préserver cette institution démocratique.

« Il faut que chaque Haïtien ait désormais la certitude, avec son bulletin de vote et dans les élections régulières et honnêtes, de participer à la direction de la chose publique », souhaite-t-il.

Jean Renel Sanon croit qu’il n’y a pas de participation populaire réelle, pas d’engagement patriotique et nationaliste, pas de transformation, pas de développement national, sans une reconquête de la confiance citoyenne.

Cette confiance citoyenne semble déjà être entamée avec les nombreuses irrégularités ayant entaché le processus de nomination et d’installation des 6 conseillers électoraux dits permanents.

Contrairement aux prescriptions de la Constitution de 1987, qui stipulait la présence de personnalités indépendantes issues de la mouvance démocratique, les tenants du pouvoir sont directement impliqués dans la formation de l’organisme électoral.

Avec cette installation, il revient donc au patriote lucide de montrer la différence en se détachant des courants émotionnels et partisans, pense, tout de même, l’un des conseillers du Cep, Josué Pierre-Louis.

« Les conseillers électoraux travailleront en toute indépendance et impartialité », fait savoir Pierre-Louis, assurant que le Cep sera une institution indépendante qui fonctionnera en dehors des immixtions pouvant influencer sa crédibilité.

Le parlement, divisé sur la question de la création d’un conseil électoral permanent, n’a pas encore désigné ses trois membres.

Plusieurs organisations de droits humains contestent l’installation, organisée par l’exécutif, des six (6) conseillers dits permanents au conseil, au lieu des 9 exigés par la version amendée de mai 2011 (déclarée "reproduite" le 19 juin 2012) de la Constitution de 1987. [emb kft rc apr 22/08/2012 8:45]