P-au-P, 17 août 2012 [AlterPresse] --- Les syndicats du secteur de l’éducation critiquent l’augmentation de 20% du salaire des enseignants du premier et du second cycles, proposée et votée récemment par les députés.
« Cette augmentation bidon exprime le mépris et l’irrespect du gouvernement et des députés », dénonce le coordonnateur de l’Union nationale des normaliens haïtiens (Unnoh), Josué Mérilien, dans une interview à AlterPresse.
« C’est une déception » qui ne « correspond pas à nos attentes », déplore pour sa part le secrétariat de la Confédération nationale des enseignantes et des enseignantes haïtiens (Cneh).
Les députés ont décidé de cette augmentation en concertation avec le gouvernement lors de la ratification du budget pour l’exercice fiscal 2012-2013 au tout début du mois d’août.
Pour Josué Mérilien de l’Unnoh, les enseignants n’ont pas de salaire mais « une pitance ».
Une pitance qui les réduit à la « catégorie de petit personnel », regrette Lourdes Édith Delouis Joseph de la Cneh.
Avant de parler d’augmentation « nous exigeons la révision de la grille salariale de l’enseignant à 50 mille gourdes », déclarent les dirigeants syndicaux contactés par AlterPresse, et alors seulement on pourra parler d’augmentation, disent-ils.
L’actuelle démarche des parlementaires et du gouvernement ne sera pas « cautionnée » par les enseignantes et les enseignants mais sera de préférence « contrée », selon la coordination de l’Unnoh qui rencontre à Port-au-Prince les 16 et 17 août l’ensemble de ses représentants départementaux pour réfléchir autour des prochaines actions de l’organisation.
Les professionnels de l’enseignement du premier et du second cycles entendent tenir une série de mobilisations à partir de la rentrée scolaire prévue le 1er octobre.
« Nos bases dans les villes de provinces sont déjà en mouvement. Nous sommes déterminés à exiger des autorités une reconsidération de salaire », maintient la Cneh.
Leurs revendications restent les mêmes, une révision de la grille salariale c’est-à dire établir un salaire de base de 50 mille gourdes pour valoriser le métier et intégrer de nouveaux jeunes. Ceci devrait permettre de changer la vision de ces derniers du métier de l’éducation qu’ils ont toujours considéré comme « un visa pour la misère », selon Josué Mérilien.
Remettre les lettres de nomination à ceux et celles qui travaillent dans le système depuis 2 ans, effectuer le paiement de tous les arriérées de salaire et faire en sorte que 34 % du budget national soient consacrés à l’éducation, sont entre autres les réclamations des syndicats d’enseignants.
Ils exigent de meilleures conditions de travail et appellent également la population à se joindre à leur cause. [srh apr 17/8/2012 8:00]