Santo-Domingo, 13 avr. 04 AlterPresse]--- Le Président dominicain Hipolito Mejia, a nié au cours d’une tournée à New-York s’être immiscé dans les affaires internes d’Haïti durant la dernière crise qu’a connue ce pays et qui a contraint au départ en exil de l’ancien président Jean Bertrand Aristide le 29 février dernier.
« J’ai été prudent de ne pas m’immiscer, ou de ne pas donner aux gens l’occasion de dire que je me suis immiscé dans les problèmes d’un pays voisin », a déclaré Mejia lors d’une conférence de presse le 12 avril à New York, où il est en campagne présidentielle auprès de la communauté dominicaine.
Mejàa a fait savoir qu’il n’agira pas de manière à laisser penser en Haiti que le gouvernement qu’il préside s’immisce dans les affaires internes des Haitiens. « Il y a une sortie qu’ils qualifient de constitutionnelle, et que je ne dois pas non plus interroger », a ajouté Mejàa.
Hipólito Mejàa a également nié que le territoire dominicain aurait servi à l’entraînement de troupes financées par les Américains en vue du renversement d’Aristide. « 99 pour cent des insurgés » contre Aristide se trouvaient en Haïti, a dit Mejia. Seuls « quatre ou cinq exilés » se trouvaient en territoire dominicain, a-t-il ajouté en précisant que ces derniers « étaient hebdomadairement contrôlés par les autorités dominicaines ».
« Nous sommes très respectueux des affaires internes de ce pays », a insisté le Président dominicain qui a affirmé que durant la période de conflit, « nous avons fermé la frontière pour éviter l’arrivée d’armes (en Haiti) qui pourraient tuer les uns ou les autres ».
En ce qui concerne sa position vis-à -vis du nouveau Premier Ministre haitien Gérard Latortue, qui est entré en fonction le 10 mars dernier, le chef du gouvernement dominicain, a fait savoir qu’il continue à maintenir la prudence.
La position exprimée à New-York par le Chef d’Etat dominicain a toujours été une constante dans son attitude, depuis son arrivée au pouvoir, il y a plus de 3 ans et demi, le 16 août 2000.
Toutefois, ce Mejia n’a jamais raté une occasion de profiter des scènes internationales pour tenter de se « décharger » de la problématique haïtienne (particulièrement la migration massive d’Haïtiens vers la République Dominicaine) que les autorités officielles considèrent comme un fardeau.
Mejia a toujours appelé la communauté internationale, particulièrement la France, les Etats-Unis et le Canada, à venir en aide à Haïti afin de pallier à une « situation sociale, politique et économique tragique qui dure depuis des années ».
Les autorités dominicaines ont toujours fait part de leur préoccupation face à l’approfondissement de la crise politique en Haïti, mais elles se sont gardé de jugement de valeur positif ou négatif sur les acteurs politiques haïtiens. [jls gp apr 13/04/2004 22:00]