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Haïti-Conseil Electoral Permanent : Desras repousse Martelly dans les cordes

P-au-P, 14 août 2012 [AlterPresse] --- Le Président du sénat, Dieusseul Simon Desras (Centre –Lavni), propose au Président de la République, Michel Martelly, de céder à la tentation de constituer un nouveau Conseil Electoral Provisoire, dans une lettre du dimanche 12 août 2012 qu’il lui a adressée.

Devant un blocage des institutions et un contexte social échauffé, le sénateur Desras poursuit le bras de fer qui s’est engagé dans la constitution du Conseil Electoral Permanent (CEP).

Desras appelle Martelly à régler à court terme une crise de longue haleine dont plusieurs secteurs espèrent la résolution depuis l’adoption de la Constitution amendée.

Le mercredi 8 août dernier, le chef de l’exécutif avait accordé au corps législatif un nouveau délai de 8 jours afin qu’il désigne, selon l’article 192 de la Constitution amendée, trois membres du CEP sur les neuf qui le composent. Et ce, dans la perspective des élections de 2012 visant à remplacer un tiers du Sénat et les maires sur l’ensemble du territoire.

Le Sénateur Desras motive par un ensemble de raisons son incapacité à répondre à l’invitation pressante de l’exécutif.

Sont invoquées en premier lieu les vives contestations survenues lors de l’adoption de la Constitution amendée de 1987, qui n’aurait pas, selon le Sénateur, « chevillé l’ensemble des citoyens [et citoyennes] autour d’un projet intégrateur et emblématique ». Contestations qui, poursuit Desras, ne sauraient être passées sous silence.

Un argument qui peut sembler manquer de force, alors qu’il avait lui-même appuyé le Président Martelly sur ce projet d’amendement.

« La Nation mettra le temps nécessaire pour apprécier la portée et le sens de mes positionnements », déclare le président de l’Assemblée nationale.

Le Sénateur rappelle le scandale au sein du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire, lorsque, suite à l’attitude jugée autoritaire de son Président, Anel Alexis Joseph, deux membres avaient présenté leur démission en dénonçant l’unilatéralité de la décision et la proximité des personnalités choisies avec la présidence de Martelly.

Le Président poursuivra t-il la bataille en faveur du Conseil électoral permanent dans l’optique des élections à venir ?

En l’absence d’un CEP solidement constitué, une nouvelle crise électorale paralyserait pour un temps le pays, que l’opposition s’empresserait d’imputer au régime Martelly. [jp apr 14/08/2012 14:40]