P-au-P, 11 août 2012 [AlterPresse] --- Un "décanat de réconciliation" : c’est ce que promet durant son mandat de 4 ans, Dr. Jean-Claude Cadet, nouveau doyen de la faculté de médecine et de pharmacie (Fmp) de l’Université d’État d’Haïti (Ueh), lors de son intronisation le vendredi 10 août 2010 à la faculté.
Dans ce nouveau décanat, Dr Jude Milcé devient Vice-doyen de la section médecine et Magalie Rosemond, vice-doyenne de la section pharmacie.
La faculté de médecine et de pharmacie a, en mémoire, le mouvement de protestation des étudiantes et étudiants, qui a débuté le 29 avril 2009 et a duré sept mois.
“ La réconciliation, c’est le mot d’ordre”, insiste Dr. Cadet (ancien directeur médical de l’hôpital de l’université d’État d’Haïti / Hueh), qui affirme vouloir opérer l’unité des trois entités de la faculté, en l’occurrence les étudiants, les professeurs ainsi que le personnel administratif.
Voyant en ces élections “un courant de démocratie qui traverse l’Université d’ État”, le recteur de l’Ueh, Jean Vernet Henry, encourage le décanat à la mise en place effective d’une institution unie.
“ Notre volonté, c’est de rendre l’enseignement disponible”.
Le recteur Henry exprime son souhait d’établir une solidarité entre les générations et évoque le projet d’une université d’État qui disposerait de 4 campus sur le territoire haïtien.
Le nouveau décanat à la Fmp met également l’accent sur la crédibilité, que doit acquérir la faculté de médecine et de pharmacie, afin de lutter contre l’auto-médication et le charlatanisme, dangereux pour la population et le statut des professionnels de la santé.
Il faut “redonner à la faculté son prestige d’antan”, par la mise en place de nouveaux moyens et la refonte des formations, avance Magalie Rosemond.
De son côté, Pouchon Azard, président du comité central des étudiantes et etudiants, rappelle les trois grandes fonctions assignées à une faculté : encourager la recherche, produire du savoir et prendre la défense de la population.
La faculté de médecine et de pharmacie appellerait à une participation concertée et “pluri-dimensionnelle”, c’est-à-dire à une prise en compte des différents aspects qu’implique une institution académique, y compris le social.
La démocratie vit d’alternance et ’” infuser un sang nouveau à toutes les institutions” permettra de “continuer l’œuvre avec toute l’ardeur que réclament les circonstances”, explique le Dr Volvick Rémy Joseph, doyen d’âge du conseil des chefs de département, au terme d’un protocole électoral apparemment réussi à la faculté de médecine et de pharmacie de l’Ueh.
“Ensemble, mettons-nous au travail”, exhorte Jean-Claude Cadet, car “l’heure est grave”.
Et la doyenne sortante, Dre. Gladys Prosper, de renchérir : “vous avez du pain sur la planche”.
Depuis le séisme du 12 janvier 2010, la faculté de médecine et de pharmacie, détruite, est réduite à des bâtiments préfabriqués et provisoires.
L’institution souffre aussi d’une carence en professeurs, de l’impossibilité de mettre en place des programmes de stages et des enseignements pratiques, de l’absence d’une bibliothèque (non numérique), de garanties sociales pour les étudiantes et étudiants. Et surtout, de l’absence d’une politique de recherche claire, selon Dr Jude Milcé. [cp kft rc apr 11/08/2012 14:45]