Gonaives : Les bateaux reviennent, mais pas encore la normalisation
P-au-P., 9 avr. 04 [AlterPresse] --- Les activités ont repris timidement cette semaine au débarcadère des Gonaïves, ville qui a été au centre de la rébellion contre le régime de Jean Bertrand Aristide, déchu le 29 février dernier. La ville a accueilli le 6 avril son premier bateau commercial depuis les derniers événements politiques qui ont secoué le pays.
Douze autres bateaux devraient arriver dans les prochains jours au wharf de la cité de l’indépendance, selon des responsables locaux de l’Autorité Portuaire Nationale (APN).
Débardeurs et revendeuses vivant des activités du port accueillent favorablement cette relance. Cependant, le retour des bateaux ne signifie nullement la normalisation, puisqu’au bureau de l’APN, nombreux sont les employés qui n’ont pas encore regagné leur poste.
En outre, plus d’une vingtaine de véhicules de l’institution ayant été volés lors des récents événements n’ont toujours pas été récupérés.
La réouverture du port des Gonaives s’est effectuée dans le contexte de la prise de fonction d’un nouveau directeur départemental (Artibonite) de la police à la fin de la semaine écoulée.
Des policiers haïtiens qui ont été redéployés aux Gonaïves sont appuyés dans leurs opérations quotidiennes par le contingent français de la force multinationale. Ils affrontent cependant d’énormes difficultés de fonctionnement, a confié à la chaine cablée Télé Haiti, le nouveau directeur départemental, Joseph Plonqueur.
Butter Métayer, dirigeant du Front de Résistance de l’Artibonite (ex rebelle) a dit accueillir favorablement l’arrivée de la police haïtienne aux Gonaïves. Il a promis sa totale collaboration à la police et invité tous les détenteurs d’armes illégales à les remettre à l’institution policière.
Parallèlement, une Association des Victimes de Raboteau (foyer d’agitation anti-Aristide depuis la mort, en septembre 2003, d’Amiot Métayer, chef de l’Armée Cannibale devenue Front de Résistance) travaille à recueillir les plaintes des victimes de divers actes de violences perpétrés par le régime déchu contre la population de ce quartier populaire.
Cette association presse le gouvernement d’adopter des mesures urgentes destinées à combler les vides au niveau de l’appareil judiciaire, afin de mettre en marche la machine de la justice. [vs gp apr 09/04/2004 00:30]