P-au-P, 24 juil. 2012 [AlterPresse] ---- L’Association haïtienne pour les technologies de l’information et de la communication (Ahtic) encourage les autorités étatiques à intervenir dans la branche des télécommunications, pour favoriser l’accès à l’Internet aux Haïtiennes et Haïtiens, qui n’ont pas de grands moyens pour payer la connexion actuellement trop chère, dans une interview accordée à AlterPresse.
« L’État doit intervenir pour créer un peu plus de justice sociale, en vue de permettre aux gens qui n’ont pas de grands moyens économiques de se payer une connexion Internet », recommande le président de l’Ahtic, Rénold Guerrrier, à l’occasion de la quatrième rencontre régionale du Latin american and caribbean Internet addresses registry (Lacnic), organisée en Haïti les 18,19 et 20 juillet 2012.
La connexion Internet coûte mensuellement en moyenne 40.00 à 60.00 USD, alors que le salaire minimum est de 125.00 Gourdes (3.00 USD).
« Si on continue à développer l’Internet de la même façon (en Haïti), on risque de créer un grand fossé numérique entre celles et ceux, qui ont les moyens de se connecter, et la grande masse, qui va rester sans connexion », avertit le président de l’Ahtic.
Rendre accessibles des centres communautaires ou des cybercafés aux Haïtiennes et Haïtiens, permettre une connexion à Internet aux bibliothèques municipales, donner l’accès à l’Internet aux écoles à des prix référentiels, sont, entres autres, les recommandations formulées par Guerrier.
La majeure partie des équipements utilisés pour se connecter sur le réseau sont importés, fait remarquer le président de l’Ahtic, qui invite l’État à montrer sa bonne volonté, en baissant les taxes sur ces importations.
L’État doit adopter des politiques claires dans le domaine des télécommunications, en vue de donner une impulsion au développement de l’Internet, ajoute t-il, affirmant que « se connecter à l’Internet est en train de devenir un droit fondamental de l’individu », comme les droits à la vie, l’éducation et la santé.
Selon les statistiques disponibles, depuis 2009, un million d’Haïtiennes et d’Haïtiens sont branchés sur le réseau mondial, dont une grande partie à Port-au-Prince.
Par ailleurs, l’Ahtic préconise le changement du protocole IPv4 (Internet Protocol version) en IPv6 (Internet Protocol version 6), pour que toute la planète puisse avoir la capacité de se connecter.
L’IPv6 est un nouveau protocole IP qui permet la distribution et la gestion plus efficace des adresses électroniques.
« Le IPv4, dans sa structure actuelle, ne permet pas à toute la planète de se connecter, puisque, en termes d’adressage, il nous offre seulement 4 milliards d’adresses, alors que la planète a environ 7 milliards d’habitantes et d’habitants », précise Reynold Guerrier.
Il souhaite l’utilisation de l’IPv6 pour toucher les 3 milliards d’habitants restants.
La quatrième rencontre régionale sur les télécommunications, qui consistait en des ateliers de formation et des cycles de conférence, s’inscrit dans une dynamique de vulgarisation et de promotion du développement des technologies régionales. [emb gp apr 24/07/2012 09:20]