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Hommage de journalistes haïtiens à un confrère espagnol assassiné en Haiti

P-au-P., 7 avril 04, [AlterPresse] --- Une cérémonie de souvenir en hommage au journaliste espagnol Ricardo Ortega, assassiné à Port-au-Prince le 7 mars dernier, a été organisée, ce 7 avril, à l’église St-Pierre de Petion-ville (périphérie Est de la capitale), à l’initiative du Groupe de Réflexion et d’Action pour la Liberté de la Presse (GRALIP).

Ricardo Ortega a été tué à 37 ans en plein exercice de sa profession, lors d’une gigantesque manifestation pour célébrer la chute de l’ancien dictateur, Jean Bertrand Aristide. 6 autres personnes avaient également été assassinées et 40 autres blessées.

La messe a été célébrée par un évêque de l’Archidiocèse de Port-au-Prince, Mgr. Pierre André Dumas. Le chef de la Mission Diplomatique d’Espagne en Haïti, l’ambassadeur Paulino Gonzalez F. Corujedo, des représentants des organisations de défense des droits humains, des représentants du secteur syndical, des journalistes et des amis de Ricardo Ortega ont pris part à cette cérémonie.

Dans son homélie, Mgr Dumas a salué le courage des journalistes qui selon lui travaillent pour le triomphe de la vérité et « croient que la vérité doit primer sur la violence ».

Mgr. Dumas a estimé que seule la justice peut cicatriser les blessures des confrères et de la famille de Ricardo Ortega ainsi que des journalistes assassinés sous le régime lavalas, notamment Jean Dominique et Brignol Lindor.

En représentation du gouvernement espagnol, l’ambassadeur Gonzalez a salué le professionnalisme et le courage de Ricardo Ortega. Avant Port-au-Prince, Ortega avait couvert plusieurs autres points chauds, dont les conflits en Tchétchénie, en Afghanistan et les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-unis.

Visiblement ému, l’ambassadeur espagnol a déploré « l’intolérance », qui est à la base de l’assassinat du journaliste espagnol, et a remercié les journalistes haïtiens pour leur « solidarité ».

Dans ses propos de circonstances, le Coordonnateur Principal du GRALIP, Vario Sérant, a rendu hommage à Ricardo pour son « sens du devoir ». Sérant a également salué la presse étrangère pour avoir « permis à la communauté internationale de comprendre » les événements qui ont occasionné la chute d’Aristide, sans oublier les confrères et consoeurs de la presse nationale qui ont fait preuve d’un « courage » exemplaire.

Le Coordonnateur du GRALIP a réclamé justice en faveur de Ricardo Ortega et a salué les deux arrestations effectuées dans le cadre de l’enquête sur les événements du 7 mars, dont celle de l’inspecteur de police Jean-Michel Gaspard, le 28 mars écoulé.

De même, Vario Serant, qui a plaidé en faveur d’une nouvelle ère garantissant la libre circulation de l’information en Haïti, a exigé la conclusion des enquêtes sur les assassinats de Jean Dominique, Jean Claude Louissaint (avril 2000) et de Brignol Lindor (décembre 2001). [rv gp apr 07/04/2004 12:00]