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Haïti-Coopératives : Plaidoyer pour un cadre légal

P-au-P, 11 juil. 2012 [AlterPresse] --- Quatre (4) regroupements d’associations professionnelles évoluant dans la branche des coopératives et de la microfinance, à l’échelle nationale et internationale, ont ouvert le mardi 10 juillet 2012, leur première séance d’atelier de réflexion de deux jours (10 et 11 juillet) autour de la formalisation du cadre légal et des performances de la microfinance sur le territoire national, apprend AlterPresse.

Ces regroupements sont l’association nationale des caisses populaires haïtiennes (Anacaph), le conseil national de financement populaire (Knfp), l’association nationale des institutions de microfinance d’Haïti (Animh) et le forum Latino-américain et des Caraïbes pour le financement rural (Forolac-fr).

Durant ces deux jours de réflexion, il s’agit de dégager un consensus sur les éléments nécessaires à l’élaboration d’un cadre légal, favorisant la participation et l’harmonisation de cette branche économique qui pourra bénéficier d’un meilleur taux de pénétration pour la population active, tout en suscitant l’inclusion economique et une réduction de la pauvreté en Haïti.

Les participantes et participants chercheront à alimenter les réflexions sur le cadre réglementaire et l’engagement social de la branche, afin de contribuer au développement durable de l’économie haïtienne, selon les organisateurs.

Les acquis, tirés des expériences latino-américaines et caribéennes, permettront de tirer des connaissances pour produire des lois, impliquant toutes les actrices et tous les acteurs pour une meilleure articulation.

Le taux, octroyé dans les caisses populaires en Haïti, se situe aujourd’hui à près de 2.5 pour cent par mois (un taux dégressif, en fonction des remboursements mensuels).

Selon les statistiques recueillies, l’actif total de la branche des coopératives s’élève à 10,56 milliards de gourdes [US $ 1.00 = 43.00 gourdes ; 1 euro = 58.00 gourdes aujourd’hui].

Le portefeuille de crédit brut des coopératives est de l’ordre de 7,4 milliards de gourdes pour 286,416 emprunteurs, dont 74 pour cent sont des femmes, représentantes de la force vive du mouvement coopératif dans le pays.

« Le fait que trois institutions nationales (Anacaph, Knfp et Animh) se mettent ensemble pour organiser cette activité témoigne que la branche de la microfinance s’organise pour faire face au grand défi à venir », souligne le directeur exécutif du Knfp, Lionel Fleuristin.

Par rapport aux dérives dans la microfinance, enregistrées en 2002, aboutissant à la fermeture de plusieurs coopératives, Fleuristin pointe « la faiblesse de l’État » qui « n’a pas pris de mesures pour protéger la population… Travailler à la régulation du secteur, c’est empêcher que cela se reproduise dans le pays », ajoute-t-il.

Le mouvement des coopératives est apparu en Haïti dans le tournant des années 1937, alors que celui de la microfinance non coopérative date du début des années 1980. [jep kft rc apr 11/07/2012 7:30]