P-au-P, 11 juillet 2012 [AlterPresse] --- Du lundi 2 juillet au lundi 1er octobre 2012, des dizaines d’organisations nationales et internationales, dont le collectif des organisations pour la défense du droit au logement, lancent une campagne internationale intitulée « sous les tentes » en vue de plaider en faveur du droit au logement, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Cette campagne internationale vise à réclamer des solutions permanentes de logement pour les quelques 400,000 personnes déplacées qui vivent encore dans des camps, plus de deux ans après le séisme du 12 janvier 2010 qui a dévasté la capitale haïtienne.
Les organisatrices et organisateurs de la campagne entendent porter le congrès des États-Unis d’Amérique et le parlement européen à agir, sensibiliser l’opinion mondiale à travers les médias, mobiliser la pression populaire avec une pétition et s’efforcer d’obtenir le soutien d’organisations de droit au logement à travers le monde.
Un ensemble d’activités sont en train d’être définies pour les prochains mois, en vue de marquer la journée mondiale pour l’habitat, le 1er octobre 2012, selon l’avocate des droits humains et également organisatrice de cette campagne, Ellie Happel.
Les organisatrices et organisateurs de cette initiative demandent au gouvernement actuel de mettre fin dans l’immédiat aux évictions forcées en attendant de disposer des logements publics ou abordables pour les personnes déplacées.
Ils déplorent l’absence d’un plan global, au sein du gouvernement haïtien pour reloger, dans des logements sûrs, les centaines de milliers de gens se trouvant encore sous les tentes.
Ils réclament une action urgente du gouvernement haïtien, avec l’appui de ses alliés et des gouvernements donateurs, dont ceux des États-Unis d’Amérique, du Canada et en Europe.
La campagne internationale ambitionne de permettre de désigner des terrains pour la construction de logements, créer une institution gouvernementale centralisée appelée à coordonner et mettre en œuvre un plan de logement social.
Des centaines de milliers de personnes déplacées - qui vivent sous des bâches en plastique et des lambeaux de tente - se trouvent confrontés à des taux extrêmes de violence basée sur le genre, signalent les organisatrices et organisateurs de cette campagne.
N’ayant pas accès à l’eau potable et exposées au choléra, ces personnes déplacées font face, entre autres, à des menaces d’expulsion.
« La campagne « sous les tentes » présente une opportunité importante pour les organisations humanitaires, les groupements de droits humains et les citoyens du monde de prendre part à la mise en œuvre d’une solution juste et durable à la souffrance des familles haïtiennes toujours déplacées par le séisme », fait valoir le directeur de l’institut pour la justice et la démocratie en Haïti, Brian Concannon.
D’un nombre de 1,5 million en 2010, les personnes déplacées sont un peu moins de 400 mille deux ans plus tard.
La plupart ont été chassées, arbitrairement et par la violence,
des espaces qu’ils occupaient.
Le collectif de mobilisation, en faveur de solutions permanentes de logement pour les personnes déplacées du tremblement de terre du 12 janvier 2010, rassemble, entre autres, la force de réflexion et d’action sur la question du logement (Frakka, de son sigle en Créole), la plateforme des organisations haïtiennes de défense des droits humains (Pohdh), le groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr). [emb kft rc apr 11/07/2012 8:55]