P-au-P, 3 juillet 2012 [AlterPresse] --- Les membres du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj) ont été installés ce mardi 3 juillet 2012, lors d’une cérémonie tenue en présence du président de la République, Michel Martelly, de plusieurs autorités haïtiennes, de membres du corps diplomatique et de la société civile.
« Je jure de respecter la Constitution, les lois et règlements de la République, de veiller au fonctionnement régulier du pouvoir judiciaire et à la protection des droits des justiciables », ont proclamé les 9 membres du Cspj présidé par le président de la cour de cassation, Arnel Alexis Joseph.
Le Cspj est « l’organe d’administration, de contrôle, de surveillance, de discipline et de délibération du pouvoir judiciaire », a rappelé Joseph en la circonstance.
L’institution est établie après deux siècles de « mise au rencart » et ce 3 juillet est « une date historique » faisant du pouvoir judiciaire « un pouvoir réel », a-t-il fait savoir.
Une nouvelle page de la justice haïtienne est tournée » et « à partir de maintenant rien ne sera plus comme avant », a ajouté le juge.
Le nouveau président du Cspj en a profité pour faire certaines considérations au sujet de la justice. Pour lui, une reforme judiciaire est mise en œuvre en Haïti depuis plusieurs années, mais « les résultats demeurent bien maigres ». Beaucoup de droits ne sont pas respectés et ce système de justice n’est pas arrivé à gagner la confiance des justiciables, déplore t-il.
Tout en soulignant la nécessité de travailler à rehausser l’image de la justice haïtienne, Joseph remercie le président Martelly d’avoir tenu sa promesse de mettre en place le Cspj.
De son côté le chef de l’Etat croit que l’installation du Cspj a « une signification historique indéniable ». C’est « un pas de géant » dans la politique de renforcement de l’État de droit, avance t-il faisant un clin d’œil à l’un des « e » qui forment les axes de sa présidence.
La justice est désormais au même niveau que les « deux autres pouvoirs qui se partagent les attributs de la souveraineté nationale », s’est réjoui Martelly.
Pour Martelly, le Cspj va garantir l’indépendance de la justice et « appliquer la politique judiciaire de l’État ».
Le président a promis en outre que « l’exécutif se gardera de toute immixtion dans la procédure de certification des magistrats », mais il restera toutefois « attentif ».
La cérémonie d’installation du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj) s’est déroulée en présence entre autres du premier ministre Laurent Lamothe, des présidents des deux chambres du parlement, de la protectrice du citoyen, des représentants d’organisations de défense de droits humains, des responsables d’universités et des membres de barreaux.
Voici la composition du Cspj :
François Arnel Joseph, président de la cour de cassation, président,
Antoine Norgaisse, Juge à la Cour de Cassation : vice Président,
Dilia Lemaire, Représentante de la société civile,
Néhémie Joseph, Bâtonnier de l’ordre des avocats des Gonaïves,
Thiers Malette, Commissaire du Gouvernement près la Cour de Cassation,
Jean Etienne Mercier, Juge de Paix de Delmas,
Max Elibert, Juge à la Cour d’Appel des Cayes,
Jean Alix Civil, Commissaire du Gouvernement près du tribunal de Première Instance de Petit-Goâve,
Gustave Pharaon, Doyen du tribunal de Première Instance des Gonaïves. [kft/jep/gp apr 03/07/2012 13:50]