P-au-P, 3 juillet 2012[AlterPresse] --- Suite aux mauvaises conditions sanitaires, les départements de l’Artibonite et de l’Ouest continuent à faire face à une augmentation nette des nouveaux cas de choléra notamment dans le camp de déplacés de Cinéa à Delmas 33 dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
Telles sont les alertes au choléra lancées par le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (Ocha) dans son bulletin du 2 juillet 2012 consulté par l’agence en ligne AlterPresse.
« La moyenne des nouveaux cas de choléra au cours des trois premières semaines de juin était de 227 contre 61 pendant la même période en mars avant l’arrivée des premières pluies », rapporte le bulletin citant les statistiques fournies par le Ministère de la santé publique et de la population (Mspp).
Ocha dit constater dans le camp Cinea en particulier une absence d’entretien des latrines confié par la Direction de l’eau potable et de l’assainissement (Dinepa) à l’entreprise privée Jedco.
Plusieurs comités de camps et Ong continuent de dénoncer auprès de la Dinepa la mauvaise exécution de certaines opérations de vidange réalisées par la compagnie privée Jedco qui sont contraires aux normes de propreté et l’échelle de priorité des camps, souligne t-il.
Depuis mars 2012, des activités de vidange, d’entretien et de fermeture des latrines financées à hauteur de 3,5 millions de dollars par le Fonds central de réponse aux urgences des Nations Unies (Cerf) sont menées en vue d’une amélioration de l’assainissement dans les camps, rappelle Ocha.
Dans l’Artibonite, les discussions se poursuivent en vue d’apaiser des tensions liées au non paiement depuis cinq mois des salaires du personnel médical employé par le Mspp, indique Ocha.
« La probabilité que le choléra devienne une urgence majeure dans les prochains mois est élevée alors que les ressources pour le combattre ont été considérablement réduites », signale la Fédération internationale des sociétés de la Croix rouge et du Croissant rouge (Ifrc), dans un communiqué de presse publié le 19 juin.
La Fédération dénonce, entre autres, des lenteurs dans l’intégration de la prise en charge du choléra dans les infrastructures de santé nationale et de la faiblesse du système national d’alerte et de surveillance.
« Les directions sanitaires départementales de 8 départements sur les 10 que compte le pays, fournissent soit des rapports épidémiologiques partiels, soit n’en fournissent pas du tout », selon les statistiques de l’Organisation panaméricaine de la santé (Ops). [emb kft gp apr 3/07/2012 9:05]